Marc 7:31-37 La guérison d'un sourd muet dimanche 09 septembre 2012
( repris et remis en forme pour le 6 septembre 2015)
( repris et remis en forme pour le 6 septembre 2015)
31 Il sortit du territoire de Tyr et revint par Sidon
vers la mer de Galilée, en traversant le territoire de la Décapole. 32 On lui
amène un sourd qui a de la difficulté à parler, et on le supplie de poser la
main sur lui. 33 Il l'emmena à l'écart de la foule, lui mit les doigts dans les
oreilles, cracha et lui toucha la langue avec sa salive ; 34 puis il leva
les yeux au ciel, soupira et dit : Ephphatha — Ouvre-toi ! 35 Aussitôt
ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia ; il parlait correctement.
36 Jésus leur recommanda de n'en rien dire à personne, mais plus il le leur
recommandait, plus ils proclamaient la nouvelle. 37 En proie à l'ébahissement le
plus total, ils disaient : Il fait tout à merveille ! Il fait même
entendre les sourds et parler les muets.
Il n’y
a ici qu’une histoire tout à fait banale. C’est l’histoire d’un sourd-muet que
l’on amène à Jésus dans l’espoir d’une
solution contre le mauvais sort dont il est victime. Jésus soupire, prononce
une parole mystérieuse et les choses entrent dans l’ordre, le sourd entend, le
muet parle .C’est le même homme mais le geste de Jésus produit deux effets différents.
Que de questions cependant se cachent derrière tout cela !
Pourquoi amène-t-on tous ces infirmes à Jésus ? Quel pouvoir lui
attribue-t-on ? Ce pouvoir vient-il de Dieu ? Quelle force y a-t-il
en lui que les autres n’ont pas ? Pour l’instant, nous n’en savons rien.
Jésus prend l’homme à l’écart, si bien que personne ne voit vraiment ce qui se
passe entre eux. Il est trop loin pour qu’on entende ses paroles, à supposer
qu’il en prononce. Le seul mot que l’on perçoive, c’est « ouvre-toi ».
Tous les assistants semblent aussi avoir perçu son soupir, puisque celui qui
nous rapporte l’événement nous en parle et que
Jésus se tenait à distance. Il n’y a rien de plus, rien de moins :
un mot en langue araméenne et un profond soupir.
Le mystère s’épaissit. En fait le mystère
réside dans toutes ces questions qui nous viennent à l’esprit. Ces questions
sont les mêmes que celles qui étaient présentes à l’esprit des témoins de la
scène. Le mystère réside dans tous ces pourquoi que nous avons en tête.
Pourquoi y a-t-il des gens infirmes de naissance ? Pourquoi tant de
choses ne vont-elles pas dans le monde ? Pourquoi toutes ces inégalités
qui divisent les hommes dès leur naissance. Les uns ne se donnent que la peine
de naître et la vie s’offre à eux sur un tapis de roses, pour les autres, ce
sont des épines qu’ils reçoivent et le mauvais sort en supplément.
Toutes ces questions, bien entendu,
s’adressent à Dieu. Si Jésus rétablit l’ordre normal pour quelques-uns qui ont
eu la chance de croiser son chemin, il ne change pas pour autant l’ordre du
monde. Même si à mesure de l’évolution de l’histoire de l’humanité, la science
a corrigé certaines imperfections et continue admirablement à le faire, elle ne
les supprime pas toutes et n’apporte aucune réponse pour justifier l’existence
de ces différences de situation qui subsistent.
Dieu a fait le monde beau et bon et cependant il dérape parfois et le hasard, s’il ne choisit pas ses victimes ne se
prive pas de les accabler. Les plus optimistes parmi nous ne s’en offusquent
pas car ils pensent que la création serait seulement en cours d’évolution et
n’a pas achevé son parcours, elle s’oriente lentement vers son point de
perfection qui ne serait pas encore atteint. Ils pensent même que c’est la
vision que Jésus avait des choses quand
il augurait un Royaume d' où le mal serait
complètement banni.
Bien que leur
intelligence permette aux humains de corriger certaines imperfections de la
nature, bien que la science et la
technique aient considérablement
amélioré les choses, elles n’ont toujours pas
supprimé les effets du hasard qui agit aveuglément contre les hommes.
Chaque jours de nouveaux défis se posent à eux, ils doivent faire face à des
difficultés nouvelles qui surgissent d’on ne sait où. Des victimes innocentes sont soumises à des virus mutants dont hier
encore on ignorait l’existence. Les maladies orphelines continuent à provoquer
les médecins et la terre est traversée de
soubresauts imprévisibles tels les raz
de marée, les tremblements de terre et
les canicules.
La liste de nos questionnements ne semble pas
devoir s’arrêter. Il faut aussi se demander pourquoi le génie des hommes qui
apporte tant d’améliorations à la vie se retourne contre eux et soit la cause tant de désagréments qui mettent en cause la vie sur cette planète.
Si nous revenons à note histoire, nous
percevrons avec plus d’acuité le soupir que pousse Jésus. Le mot grec qui l’exprime désigne plutôt la résignation face à l’adversité et à la fatalité. Jésus se reconnaît semble-t-il la faculté de pouvoir intervenir. Observons-le. Il prend le malade à l’écart, comme pour dire qu’il fait de son cas une affaire personnelle. Il entre physiquement en contact avec lui. Il touche ses oreilles et met sa salive
au contact de la sienne, pour prendre
possession de son mal. Il manifeste-t-il ainsi qu'il reprend à son compte le pouvoir créateur de Dieu au nom duquel il intervient.
Ce qui nous trouble cependant, c’est la
parole ambigüe qu’il prononce en même temps « ouvre-toi ». Qu’est-ce
qui doit s’ouvrir ? Le ciel vers lequel il tourne les regards ou les
oreilles de l’infirme ou bien l’intelligence des spectateurs puisqu’il a parlé
assez fort pour être entendu par eux ?
Couvrant sa parole nous entendons aussi, avec
tous les témoins, ce soupir qui porte en lui comme une forme d’incompréhension !
Jésus semble ne pas comprendre que nous n’ayons pas encore compris. Mais
compris quoi ? Il ne comprend pas que l’on puisse lui demander de corriger
les bavures de la création, car une telle demande mettrait Dieu en cause.
Cela signifierait que nous pensons que Dieu
n’est pas totalement préoccupé par le
souci des hommes. Il laisserait se produire ces dérapages de la nature par
inadvertance ou par des soucis plus urgents que notre sort. Nous l’accuserions, lui le créateur,
de n’avoir pas remarqué qu’au moment de sa conception cet homme avait des
chromosomes défaillants, ce qui aurait eu pour conséquence d’affecter sa vie toute
entière.
Ce serait une accusation terrible contre Dieu
puisqu’elle s’attaquerait à sa toute-puissance. Une telle hypothèse laisserait
entendre que Dieu aurait pu intervenir,
mais ne l’aurait pas fait ou pire encore
que Dieu n'accorderait pas aux hommes toute l'attention qu'il leur devrait. Ce serait inadmissible et
Jésus ne supporte pas une telle insinuation.
Bien entendu l’explication selon laquelle cet
homme payerait le prix du péché commis
par lui-même, ce qui serait absurde, ou par ses géniteurs, ou même par ses
ancêtres est plus rationnelle. Elle innocente Dieu, mais ne fait pas de lui ce
« Dieu bon et miséricordieux » que Jésus s’est plu à décrire.
En fait depuis que le monde existe, Dieu s’acharnerait à y mettre de l’ordre, et ce ne serait pas fini. Le monde, parti dans tous les sens au
moment du big-bang aurait besoin d’un organisateur qui s’occuperait à mettre
les choses en place.
Le mystère des planètes et des galaxies, le mouvement des astres, le choc des plaques
tectoniques entre elles, nous échappent bien sûr, mais les questions de vie,
celles des hasards de la génétique, des maladies microbiennes et virales, des
tremblements de terre, voilà ce qui nous concerne. La Bible laisse entendre que
Dieu se reconnaîtrait un rôle à jouer dans tout cela, mais pas forcément celui
que l’on imagine.
Les Ecritures nous parlent d’une complicité
voulue par Dieu entre lui et l’espèce humaine. Dieu inspirerait les hommes par son esprit pour
qu’ils puissent agir à bon escient. Il susciterait en eux des idées originales
pour qu’ils s’attachent à leur tour à mettre de l’ordre dans le désordre, et c’est
ce qu’ils font par leurs découvertes et leurs manières de penser le monde. Nous
avons vocation de découvrir que les hommes ont reçu mission d’équilibrer ce
qui était encore en déséquilibre et
d’agir sur les êtres et les choses pour le mieux-être de leurs semblables.
Jésus soupire parce que nous n’avons toujours
pas compris quel rôle Dieu nous assignait pour faire face aux caprices du
hasard. Pour ce qui le concerne, Jésus nous donne l’exemple à suivre et il nous
invite à l’imiter. Il avait reçu le don
de guérison et il en a usé pour le mieux-être de ses semblables. Chacun a reçu des dons qui lui permettent
d’agir dans ce sens. Il demande
cependant que l’on ne fasse pas de publicité sur le côté spectaculaire de ses
actions tant que l’on ne sera pas capable de comprendre ce mystère parce que
chacun à un rôle à y jouer.
En avançant dans ce sens, peut-être
comprendrons-nous une partie de ces choses qui restent encore cachées aux sages
et aux intelligents ? Il y a encore beaucoup de grain à moudre pour
arriver à une compréhension totale de ce mystère. En attendant, chacun guidé
par l’Esprit de Dieu devra jouer son rôle afin de participer à pour l’évolution harmonieuse de la
création
Je vous propose aujourd'hui cette prière d'intercession:
.
Je vous propose aujourd'hui cette prière d'intercession:
Seigneur, ce fut un moment particulièrement
privilégié que de participer à ce culte. Tu as pris place dans notre cœur et tu
nous as tendu une main paternelle. Tu as
enveloppé chacun de nous d’une tendresse de mère ; Tu nous a redis ton
amour et confirmé ton pardon.
Nous espérons maintenant que ce moment de
culte nous aura confortés dans ton amour et qu’il nous aura renforcés dans le désir de faire route avec
toi.
Maintenant tu nous accompagnes vers le monde
où tu nous envoies pour y
manifester ta trace que tant de gens
n’ont pas encore repérée. Nous allons ainsi vers les hommes et les femmes que
nous rencontrons chargés par toi de paroles d’amour, de gestes d’amitié,
et de projets pour leur mieux être.
Inspire maintenant notre prière afin que nous
partagions avec toi les détresses des autres. Rends-nous attentifs aux
difficultés qu’ils rencontrent pour que
nous puissions les porter avec eux.
Permets que désormais tous ceux que
nous allons rencontrer se trouvent mieux de notre présence.
Pourtant, nous nous sentons bien impuissants
en face des grandes souffrances que connaissent les peuples en colère, menacés
de mort par leurs tyrans. Nous ressentons aussi notre impuissance quand nous découvrons que ceux qui portent ces
révoltes risquent de menacer plus tard
la liberté des minorités religieuses ou
ethniques ballottées entre exil et soumission.
Ne nous laisse pas dans l’indifférence face
aux peuples d’Europe dont le niveau de vie est menacé et qui redoutent l’avenir
pour eux et leurs enfants. Nous supportons mal l’arrogance de ceux qui dominent
les peuples quand ils ignorent ce qu’est
la faim que procure le manque de nourriture et la soif de ceux qui aspirent à
la liberté.
Les misères dont ce monde est victime sont
légions, elles en cachent la beauté et nous font douter de toi, car bien que tu
nous mobilises pour le mieux-être des autres, nous trouvons que ton Esprit a
encore beaucoup de mal à traverser nos cœurs qui s’endurcissent face à la
rigueur des temps.
Les divisions entre les Eglises et les
discordances dans l’interprétation des paroles que l’on te prête, nous
troublent au point que nous ne savons plus où est la vérité.
Pourtant c’est en suivant le chemin de la
fraternité, du pardon et de l’amour que nous trouverons la trace de tes pas et
l’empreinte de ta présence dans le
monde.
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