dimanche 22 janvier 2017

Esaïe 58:8-10 Dieu habite le coeur des fidèles dimanche 5 février 2017



Esaïe 58 : 7-10
7 Partage son pain avec celui qui a faim
Et amène à la maison le malheureux sans abri
Si tu vois un homme nu, couvre le,
Et ne te détourne pas de celui qui es ta propre chair 
 

8 Alors ta lumière poindra comme l’aurore,
et ton rétablissement s’opérera très vite.
Ta justice marchera devant toi
et la gloire du SEIGNEUR sera ton arrière-garde.
9 Alors tu appelleras et le SEIGNEUR répondra,
tu héleras et il dira : « Me voici ! »
Si tu élimines de chez toi le joug,
le doigt accusateur, la parole malfaisante,
10 si tu cèdes à l’affamé ta propre bouchée
et si tu rassasies le gosier de l’humilié,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres,
ton obscurité sera comme un midi.




Tous ces mouvements qui en ce moment se bousculent sur notre planète mettent Dieu à rude épreuve, et on le ressent dans ces paroles prononcées par le prophète Esaïe que nous venons de citer. Si  les émigrés,  et les étrangers en recherche d’asile sont au centre des débats, les soins qu’on leur accorde restent encore dérisoires.  Les camps de réfugiés continuent à se remplir, la guerre à tuer, le froid vient rajouter sa part de difficultés et les intégristes de tous poils diffusent la haine là où il leur plait d’effrayer les populations.  Nous sommes  loin par nos comportements de pouvoir faire écho aux exhortations  des prophètes. Pourtant par leurs messages, Dieu essaye de nous faire comprendre qu’il nous donne une mission d’amour les uns pour les autres, sans quoi le monde ne sera pas capable d’évoluer correctement.  nous n’en voyons cependant  pas les effets et le sens de l’histoire nous échappe.

Pourtant nous comprenons que Dieu a une vision de l’avenir du monde dans laquelle l’amour des hommes  pour  leurs  semblables tient une grande place. L’équilibre du monde en dépend. Les prophètes d’Israël ont répété régulièrement de telles affirmations, mais leurs propos furent mal reçus. Ils ont cependant  laissé entendre qu’un jour viendrait où ces mêmes choses seraient encore une fois exprimées par un envoyé de Dieu plus grand que tous ses devanciers et  qui transmettrait ces mêmes choses avec autorité.

Ils n’ont pas exclus que cet envoyé pourrait ne pas être écouté voire même être persécuté, mais  ils ont assuré que son message  apporterait une telle nouveauté que le monde en serait changé car l’amour serait  le ciment avec lequel pourrait se construire l’avenir.

Tel fut l’héritage que reçut Jésus, telles furent les paroles que nous avons retenues de lui et son sort fut le même que celui des prophètes qui avaient  été avant lui. Nous avons retenu de lui qu’il avait défié la mort et qu’il nous proposait de partager sa vie dans un Royaume dont il serait le maître.  Mais apparemment  le cours de l’histoire n’a pas changé depuis sa venue, et  les plus fidèles de ceux qui croient en lui finissent par se résigner  en pensant que  l’histoire du monde ne peut se construire sans que les hommes persécutent  les messagers de paix et d’amour  qui viennent périodiquement rependre ces idées. C’est pourtant grâce à eux que  l’espérance  que Dieu réserve  au monde continue  son chemin.  
La partie aurait pu être gagnée si l’Eglise  qui s’est établie dans les premiers siècles avait continué à mettre l’amour au centre de son message. Mais elle n’a pas résisté à l’appel des puissants et sous prétexte  de les éclairer elle a lié son sort aux siens. Elle a même accepté de  participer  à la division entre les riches et  les pauvres, entre les dominants et les assistés  et elle a choisi son camp. Les plus privilégiés ont reçu sa caution  et se faisant se sont crus investis par Dieu de leurs privilèges. Dieu s’était-il trompé  dans le message qu’il avait confié aux prophètes et repris par Jésus? Où était l’erreur ? Fallait-il croire que ce Royaume de justice et de paix annoncé ne se réaliserait que dans un autre monde où on ne  pourrait accéder qu’après un long parcours dans une  vie chaotique sur terre ?

Où serait alors la  nouveauté ?  Les autres religions ne disent-elles pas la même chose à quelques nuances près ? Odin, Vishnou et le Grand Esprit qui habitait   les vastes prairies, s’accordent  pour dire la même chose. Le Père de Jésus Christ tient-il le même langage  qu’eux ? Qui pourrait répondre  si non Jésus, dont il  nous faut décrypter les propos avec attention pour ne pas nous y perdre.

 Nous nous arrêterons sur une anecdote que l’on trouve dans l’Evangile de Marc et reprise par celui de Luc. Elle  n’occupe que quelques versets, autant l’incident qu’elle relate semble peu important.( Marc 12/41-44) Un jour donc,  Jésus remarqua une pauvre veuve, sans doute faisait-elle  partie de ces gens devant lesquels on passe sans les remarquer à cause de leur insignifiance.  Sans doute n’avait-elle plus rien à espérer de la vie. Elle déposa quelques maigres monnaies dans un tronc destiné à  recueillir les offrandes des pèlerins dans un des péristyles du Temple. Savait-elle quel usage on en serait fait ? L’histoire ne le dit pas. Jésus ne lui adressa même pas la parole. Il ne lui dit rien et la désigna seulement à l’attention de ses disciples. L’histoire s’arrête là. Sans doute au-delà des apparences, Jésus savait-il lire dans les cœurs, sans doute avait-il vu en elle quelque chose que seuls ceux qui portent Dieu en eux peuvent voir et qui décida de son geste. Jésus avait vu en elle Dieu qui l’habitait, il avait vu en elle cette lumière invisible qui transforme les êtres comme celle qui brilla à Pentecôte. Comme Moïse, Jésus avait vu cette flamme qui brûlait le buisson sans le consumer.  Il avait aussi sentit   ce même souffle léger, qui caressa la joue d’Elie dans le creux du rocher sur la montagne. Il avait vu en elle un de ces nombreux  porteurs d’espérance, témoin muets d’un Dieu  discret qui déjà édifie sur terre sont Royaume dans le cœur de ceux qui le portent en eux

Il y a ainsi sur terre des hommes et des femmes porteurs de Dieu  Ils ne  le savent peut-être pas eux-mêmes, mais la réalité divine  habitent en eux, ils la communiquent à ceux qui les croisent. Ils sont beaux d’une beauté qui ne se voit pas, elle ne relève pas des canons  humains mais des canons de Dieu.  C’est par eux que Dieu vient habiter  ce monde et qu’il participe à des actions qui le transforment  radicalement dans ses fondements.  Seule la foi permet de  contempler cette œuvre qui s’accomplit  pour diffuser  la vie  que Dieu nous donne à l’insu  d’un monde incrédule,  qui se croit maître de tout ce qui se voit, alors qu’il  n’est maître de rien.

Jésus a repris le message des prophètes. Il en est mort à cause de son contenu et  en ressuscitant il l’a fait triompher pour le transformer en espérance de vie. Il a  ainsi mis la vie de Dieu dans l’âme de ceux qui le reconnaissent et c’est cette réalité là qui transforme le monde. Cette transformation est invisible à l’œil nu elle n’est visible que par ceux qui portent déjà Dieu en eux, c'est-à-dire par ceux qui savent capter sans comprendre que l’amour est à l’œuvre parmi nous et qu’il est porteur de vie.  Tout cela ne s’exprime en aucune philosophie, aucune théorie ne s’y accroche. L’invisibilité de Dieu transcende le monde et cela ne se voit que par ceux qui sont habités de Dieu. Le monde est donc en marche. Prions Dieu pour qu’il nous donne assez de foi pour que nous puissions le voir.

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