mardi 14 février 2017

Romains 5:12-19 la loi et le péché dimanche 5 mars 2017





Romains 5,12-19

12 C'est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, de même la mort a atteint tous les hommes parce que tous ont péché.

13 En effet, avant que la loi ne soit donnée, le péché était déjà dans le monde. Or, le péché n'est pas pris en compte quand il n'y a pas de loi.

14 Pourtant la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression semblable à celle d'Adam, qui est l'image de celui qui devait venir.

15 Mais il y a une différence entre le don gratuit et la faute. En effet, si beaucoup sont morts par la faute d'un seul, la grâce de Dieu et le don de la grâce qui vient d'un seul homme, Jésus-Christ, ont bien plus abondamment été déversés sur beaucoup.
16 Et il y a une différence entre ce don et les conséquences du péché d'un seul. En effet, c'est après un seul péché que le jugement a entraîné la condamnation, tandis que le don gratuit entraîne l'acquittement après un grand nombre de fautes.
17 Si par un seul homme, par la faute d'un seul, la mort a régné, ceux qui reçoivent avec abondance la grâce et le don de la justice régneront à bien plus forte raison dans la vie par Jésus-Christ lui seul
.
18 Ainsi donc, de même que par une seule faute la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte d'acquittement la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes.

19 En effet, tout comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, beaucoup seront rendus justes par l'obéissance d'un seul.


Pourquoi, quand je crois faire quelque chose de bien, il arrive que cette action tourne court et revête des conséquences négatives chez autrui, si bien que je ne suis jamais sûr du bien fondé de l’action que j’ai l’intention de faire ! Cela m’oblige à la modestie, mais cela fait aussi planer un sentiment de culpabilité dont j’aimerais bien me passer.  Ainsi par exemple,  en voulant aider une personne handicapée à traverser la rue, je m’aperçois parfois à sa réaction qu’en croyant l’aider, je l’ai en fait humilié en l’empêchant de faire quelque chose qu’elle pouvait parfaitement faire toute seule. Certes, j’ai manqué de tact et de discernement et je me suis  comporté sans suffisamment de ménagement en  faisant preuve d’un manque de discernement évident.   Si l’indifférence est préjudiciable à l’harmonie  des comportements  entre les humains, l’altruisme n’est pas  un comportement  évident qui nécessiterait  seulement un élan du cœur.  Il faut aller plus loin et en faire davantage.

Nous découvrons  assez facilement que ce que nous croyions  relever d’une  bonne action relève  parfois d’un sentiment plus superficiel qui viserait  d’abord à nous valoriser à nos propres yeux sans faire vraiment du bien aux autres. Nous découvrons que ce que nous croyons être bien revêt, tout à coup un aspect négatif. Le mal auquel nous ne pensons pas s’impose tout à coup dans des gestes anodins et nous pourrit la vie. L’apôtre Paul n’a pas cessé de s’interroger à ce sujet. Il se tourne vers Dieu en espérant une explication : pourquoi  fait-on le mal que l’on n’a pas projeté et ne fait-on pas le bien que l’on souhaite faire ?

Bien avant lui la Bible a cherché une explication en campant dans une histoire bien connue un étrange personnage qui vient perturber le cours d’un récit.  L’histoire qui  a  bien commencé   tourne à  la catastrophe. Le récit est trop connu pour qu’on le raconte. Il s’agit du  serpent qui jette le doute  dans l’esprit de l’homme et de la femme qui jusqu’ici  passent leur temps à folâtrer sur les pelouses d’un jardin imaginaire. Le serpent dissimulé dans les branches intervient, il est insaisissable tant sa peau est lice. Il est, sans poils ni plumes, il est sans pattes ne possède aucun membres apparents et  se repaît de la poussière  semblable à celle à la quelle la mort  nous réduira.

Ses caractéristiques  en font un être suspect  dont le comportement semble brouiller les cartes et son apparition à laquelle on ne s’attend pas fausse tout comportement harmonieux sur le chemin  de l’existence des deux humains trop occupés à s’aimer. Du fait de  sa présence  à peine apparente aux côté des humains  et des questions sournoises et insidieuses qu’il pose, leur vie  n’est plus comme elle était.  Pourquoi les choses deviennent-elles ainsi, on ne sait pas ? On constate seulement que les choses ne se passent plus  comme elles auraient du  le faire.  Ainsi, du seul fait de cette présence du serpent, ce petit texte rend bien compte de l’inconfort que ressent l’homme dans le monde où il se trouve.  Par ailleurs, le récit ne nous laisse rien apparaître du comportement de Dieu qui ne fait pas un geste pour se saisir du serpent  et le détourner  de la présence des humains.    Pourtant on aimerait en savoir plus sur Dieu ?

Il ne nous a pas échappé cependant  que  nous éprouvons  des sentiments qui nous entraînent  à nuire aux autres, tels la jalousie, la cupidité, l’orgueil, la vanité, l’égoïsme, la paresse que sais-je encore. Par la prière et le travail sur soi il devrait-être possible de les dominer et d’apprendre à  se comporter de telle sorte qu’ils n’aient plus d’emprise sur  nous. C’est sans doute logiquement possible, bien que très utopique ;  mais comment pourrions-nous dominer le mal que l’on fait sans en être conscients ? Comment éviter de faire le mal que nous n’avons pas l’intention de faire   et que nous ne voulons pas faire ?  Comment ne pas souffrir des mauvaises actions qui alimentent nos remords et que nous avons faites au détriment de notre prochain. Ce n’est pas seulement un sentiment de culpabilité qui nous assaille, c’est aussi un sentiment d’incompréhension qui s’empare de nous. Nous comprenons vite  que c’est notre relation à Dieu qui en pâtit.  Des esprits simples et aussi  peu aguerris aux raisonnements que le mien,  ont du mal à suivre Paul quand il cherche à nous donner  des  explications.

Nous sentons bien que Jésus joue un rôle pour nous aider à gérer  tout cela, mais notre manière de penser d’aujourd’hui ne nous permet pas vraiment d’entrer  dans cette histoire de péché originel rapportée dans cette histoire de serpent. En fait  cette histoire nous rapporte que la motivation  de  nos comportements vis-à-vis des autres est aussi insaisissable que le serpent lui-même. Seul l’approche que nous en donne Jésus nous permet de nous en sortir car il est le seul à rendre accessible l’image de Dieu. Comme dans l’histoire du serpent, nous comprenons que Dieu n’ est pour rien dans  nos difficultés  et qu’il n’a aucune intention de nous faire tomber dans un piège. Son intention  est tout au contraire de nous aider à  nous en sortir car Dieu en Jésus Christ se définit comme étant   « amour » et ce n’est  qu’à partir de cette notion d’amour que nous pourrons peut être comprendre que  Dieu cherche d’abord à nous aider et espère que nous l’aimerons en retour.

Si nous ne comprenons ni pourquoi, ni comment les choses se passent, il nous faut commencer par admettre que Dieu ne nous veut aucun mal,  qu’il ne cherche nullement à nous enfoncer dans nos péchés mais qu’il nous aide à nous en sortir. Il est avant tout une force d’amour qui met tout en œuvre pour nous faire vivre. Le comportement de Jésus en est le meilleur révélateur puisqu’il n’hésite pas à affronter la mort pour rendre compte de l’amour de Dieu. Mais cela ne nous donne  aucune explication  sur le mal  qui s’applique à déjouer tous nos projets.

Nous ne recevons  aucune explication sur la raison qui fait  que nous faisons du mal aux autres. Le fait que la nature soit parfois prise de folie destructrice ne trouve pas non plus d’explications. Comme pour le serpent dans le jardin nous n’avons aucune emprise sur la nature quand elle  s’égare et nous entraîne à la mort. Il ne nous est pas dit non plus que Dieu aurait pu se saisir du serpent pour le jeter loin du jardin. Ainsi Dieu ne s’attaque pas frontalement aux forces hostiles, mais nous assure de sa présence aimante pour nous aider à les dominer.

Quand les effets nocifs et incompréhensibles du monde déferlent sur nous, Jésus nous enseigne que c’est  en affrontant les forces hostiles  et en s’appuyant sur Dieu qu’on peut les dominer et que nous ne devons pas les fuir sans résister. Il affrontera lui-même la mort, la souffrance, l’incompréhension  et la trahison et c’est le regard d’amour que Dieu portera sur lui, qui lui donnera la vie. Ainsi, Dieu n’agit pas par des actions spectaculaires mais l’amour qui émane de lui rend le monde accessible et ouvre à l’espérance.

Bien sûr, il faudrait encore s’attarder sur le péché, ce mal dont les hommes sont responsables et qui contrarie les projets de Dieu. Son amour est portant capable de le dominer  et de le transformer car Dieu le  manifeste  aux hommes sous la forme  du pardon qui est l’aspect le  plus accompli de son amour. Il ouvre alors  l’avenir sans tenir compte des barrages  que provoquent les hommes à son action et   qui continuellement contrarient    ses projets.

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