mercredi 18 mai 2011

Jean 3:16 Dieu a tant aimé le monde - dimanche 19 juin 2011





Jean 3/16 « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle…. »


Jadis, sur un disque célèbre que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître Jacques Brel chantait : « quand on n’a que l’amour… » et il concluait en disant : «on a le monde entier ». Il disait à sa manière l’Evangile d’aujourd’hui. L’amour en dépit de tout ce que l’on peut dire ou penser est le moteur du monde. Nous sommes tous pris dans ce tourbillon exaltant de l’amour, nous restons encore émus à l’évocation de ce roi qui perdit son trône par amour pour celle qui ne pouvait devenir sa reine, et nous savons que dans les kiosques de gare, ce sont les romans roses qui l’emportent sur les thrillers.

Par amour des hommes et des femmes se sont surpassés et le monde en a parfois été ébranlé sur ses bases. C’est par amour pour ce qu’ils croient être Dieu que les grands mystiques ou les grands spirituels ont renoncé à toute autre forme de plaisir que l’extase et la contemplation. La Bible nous dit qu’il est un feu dévorant et qu’il peut conduire chacune et chacun jusqu’au bord de l’impossible. Ce sentiment est profondément lié à l’instinct de vie. Jean Ferra parle même d’aimer à en perdre la raison, c’est dire l’emprise que l’amour peut prendre sur nous.

On le trouve même chez les animaux qui ne peuvent se passer l’un de l’autre.
La nature entière nous raconte comment ce désir de l’autre, habite tous les êtres et motive leur instinct de vie, c’est une banalité de le dire. Mais si cela est vrai, comment se fait-il que l’opinion contraire soit aussi abondamment répandue ? On considère à l’opposé de sa capacité à aimer que l’homme est profondément égoïste, qu’il est rempli de pensées de domination.

On le considère même comme mauvais depuis l’origine, et incapable par lui-même d’aucun bien. On nous a habitués à lire la Bible avec cet à priori selon lequel l’homme est originellement mauvais, profondément pervers. On s’appuie bien sûr, sur le récit de la chute pour le dire et on prétend que cette simple désobéissance aurait perverti la race humaine jusqu’au plus profond d’elle-même. Elle aurait alors, brusquement changé de nature et a l’instar de Darck Vador serait passé du côté obscure de la force !

Rousseau nous le savons, s’est opposé à cette opinion largement défendu et a proposé l’hypothèse contraire : « et si l’homme était bon ? » se demandait-il. Ce n’était pas une affirmation utopique qui aurait permis de regarder le monde d’une manière irréaliste et candide, mais c’était une affirmation qui permettait d’espérer des améliorations de l’être humain et de rendre possibles des retournements radicaux.

Il me semble, pour ma part, que l’on ne peut s’empêcher de lire des Ecritures en oubliant qu’elles affirment, à la première page de la Bible, que Dieu, au soir de la création de l’homme a déclaré que tout cela était très bon. En raison de ce simple fait, aucun péché ne devrait pouvoir lui enlever cette empreinte de bonté. Si l’homme est capable d’amour, qui est la forme la plus élaborée de l’altruisme, comment peut-on imaginer qu’il soit totalement démuni d’un peu de bonté ?

Aujourd’hui, ce qui me fait du bien et que j’aimerais vous transmettre c’est de savoir que Dieu est amour, et comme nous sommes faits à son image, il est à parier qu’il a mis en nous assez d’amour pour qu’il puisse établir une relation en vérité avec nous. C’est au nom de ce sentiment que toute forme de péché, qu’il soit originel ou pas doit disparaître.

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils Jésus Christ… »

Cette phrase raisonne pour nous comme une vérité incontournable. L’amour de Dieu émanerait de lui comme une force qui vient vers les hommes. Et qui se manifeste en eux comme une puissance de vie irrésistible. C’est cette puissance de vie qui s’est emparé de Jésus quand agonisant sur la croix, la mort devient incapable de l’anéantir. On peut donc considérer que l’amour dont Dieu témoigne pour nous se confond avec la puissance de vie qu’il met en nous. Cette puissance nous la recevons dans le pardon qu’il nous donne sans condition. C’est là le signe le plus fort de l’amour que Dieu puisse donner, car le pardon supprime la séparation entre les êtres et permet à la vie de s’épanouir. Il fait du pardon le premier acte concret d’amour que nous puissions faire. Il devient alors un signe de vie plus fort que la mort..

Malgré toute la puissance de l’amour, on ne peut empêcher le mal de continuer à exercer une influence perverse sur le monde. Il frappe aveuglément. Ceux qui en sont victimes arrivent à perdre confiance et à douter de la réalité de Dieu. Tous ceux qui se sentent victimes ou laissés pour compte s’interrogent pour savoir si Dieu ne commet pas une injustice terrible en laissant entendre qu’il aime tellement le monde qu’il aime aussi, par la force des choses, les importuns, les égoïstes, les violents. Pourquoi Dieu aime-t-il tous ces aventuriers du monde qui rendent la vie impossible aux autres ?

La réponse est simple, c’est que tous sans exception sont en quête de la même chose : la vie ! Ceux qui dominent et écrasent les autres sont également demandeurs de vie. Ils en ont tellement besoin, qu’ils accaparent la vie des autres au point qu’ils cherchent à la leur enlever. Ils croient alors qu’ils amélioreront leur propre vie ou qu’ils auront des suppléments de vie en se concentrant sur leurs privilèges. Ils croient que tels le pouvoir, l’argent, le savoir, la science, qu’ils s’attribuent sont porteurs d’avenir au regard du monde,. Au regard de Dieu tout ce qui permet de dominer les autres, est porteur de mort.

C’est à cause de ce repli sur soi qui est la racine de l’égoïsme que les hommes ne sont pas capables d’aimer vraiment quelqu’un d’autres qu’eux-mêmes. La seule chose qui peut les transformer c’est de découvrir qu’ils sont aimés eux aussi gratuitement par Dieu sans tenir compte de leurs situations privilégiées. Dieu nous confie la mission de le leur faire connaître. Il faut que ceux dont le comportement est le plus éloigné de ce que Dieu souhaite arrivent à prendre conscience du fait que malgré tout Dieu les aime.

Même si leur comportement est odieux, ils sont quand même aimés de Dieu. C’est en découvrant cela qu’ils pourront changer. Si alors ils s’aventurent à aimer, c’est à dire avoir une relation autre que celle qui serait guidée par l’égoïsme, s’ils osent en sortant d’eux-mêmes, s’intéresser à quelqu’un d’autre, au point de renoncer à l’un ou l’autre de leurs privilèges, alors ils risquent de tomber dans l’engrenage de l’amour. Cet engrenage les transformera certainement et ils tomberont tout vivants dans les mains de Dieu. Ils seront alors en passe de se sentir pardonnés, d’être réellement sauvés et de vivre éternellement.

Sur les chemins de l’amour, il y a de la place pour tous, car ce sont les chemins de Dieu. Le monde est appelé à changer car il est aimé par Dieu, mais c’est à nous, qui avons le privilège de le savoir de le lui dire car comment le monde le saurait-il? Et s’il ne le sait pas, comment changera-il ?

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