Jean 6/51-59 51 Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. 52 Les Juifs se querellaient entre eux et disaient : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? 53 Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous. 54 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. 55 Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. 56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. 57 Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. 58 C'est ici le pain descendu du ciel. Il n'est pas comme celui qu'ont mangé vos pères : ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement. 59 C'est ce que Jésus dit alors qu'il enseignait dans la synagogue, à Capernaüm.
lire aussi 1 Rois 17 :1-15 Elie au bord du Kerith
1 Elie, le Tishbite, l'un des habitants de Galaad, dit à Achab : Par la vie du SEIGNEUR, le Dieu d'Israël, au service duquel je me tiens, il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole ! 2 La parole du SEIGNEUR lui parvint : 3 Repars d'ici vers l'est et cache-toi près de l'oued Kerith, qui est en face du Jourdain.
4 Tu boiras de l'eau de l'oued ; j'ai ordonné aux corbeaux de pourvoir à tous tes besoins là-bas. 5 Il partit et agit selon la parole du SEIGNEUR ; il alla s'installer près de l'oued Kerith, qui est en face du Jourdain. 6 Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, du pain et de la viande le soir, et il buvait à l'oued. 7 Mais après quelque temps, l'oued fut à sec, car il n'y avait pas eu de pluie dans le pays. Elie chez la veuve de Sarepta
8 Alors la parole du SEIGNEUR lui parvint : 9 Va à Sarepta qui appartient à Sidon et restes-y. Là-bas, j'ai ordonné à une veuve de pourvoir à tous tes besoins. 10Il s'en alla à Sarepta. Comme il arrivait à l'entrée de la ville, il y avait là une veuve qui ramassait du bois. Il l'appela et lui dit : Va me chercher un peu d'eau dans un récipient, je te prie, pour que je boive. 11 Elle alla en chercher. Il l'appela de nouveau et lui dit : Va me chercher, je te prie, un morceau de pain dans ta main. 12 Elle répondit : Par la vie du SEIGNEUR, ton Dieu, je n'ai rien de cuit, je n'ai qu'une poignée de farine dans un pot et un peu d'huile dans une cruche. Je ramasse deux morceaux de bois, puis je vais rentrer préparer cela pour moi et pour mon fils ; nous mangerons, après quoi nous mourrons. 13 Elie lui dit : N'aie pas peur, rentre, fais comme tu l'as dit. Seulement, prépare-moi d'abord avec cela une petite galette et tu me l'apporteras ; tu en feras ensuite pour toi et pour ton fils. 14 Car ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d'Israël : Le pot de farine ne s'épuisera pas, et la cruche d'huile ne se videra pas, jusqu'au jour où le SEIGNEUR enverra la pluie sur la terre. 15 Elle alla faire selon la parole d'Elie et pendant des jours elle eut de quoi manger, elle et sa maison, ainsi que lui. 16 Le pot de farine ne s'épuisa pas, et la cruche d'huile ne se vida pas, selon la parole que le SEIGNEUR avait dite par l'intermédiaire d'Elie.
Il est des temps et des moments où les événements ne semblent plus obéir à Dieu, le ciel se ferme et la pluie ne tombe pas, la sécheresse s’installe et Dieu semble ne pas vouloir répondre aux suppliques des hommes. La Bible nous parle d’une sécheresse qui dura trois ans à l’époque du prophète Elie (1 Rois 17 ss). Le prophète ne survécut que grâce aux corbeaux qui prirent soin de lui et à la bienveillance d’une veuve dans le village de Sarepta qui se priva pour le nourrir. La leçon qu’en a tiré l’Ecriture, c’est que Dieu s’est servi de l’événement pour faire comprendre au terrible roi Achab que malgré sa puissance, il n’était pas un maître absolu. Il ne subsistait sur le trône que parce que Dieu le lui permettait. Il ne semble pas vraiment que le roi ait compris la leçon, mais ce qui est clair, c’est ce que le prophète nous a transmis. Malgré nos incompréhensions et nos questions sans réponse, il affirme que Dieu joue toujours un rôle à nos côtés, si nous voulons bien lui prêter attention. Dieu préside à notre destinée d’une manière bienveillante et il inspire nos actions même si nous ne percevons pas forcément qu’elles ont Dieu pour origine.
Un tel message paraît un peu bref et la réponse insuffisante. Quand le ciel se ferme et que la nature tourmente les hommes au point de leur faire perdre tout espoir, quand Dieu lui-même paraît tellement s’éloigner qu’il reste inaccessible aux prières, les hommes en arrivent à douter de lui et à chercher des réponses ailleurs qu’en lui. Quand les hommes pâtissent sans raison apparente, quand la terre se met à trembler et que l’onde mugissante réclame des vies avant de s’apaiser, quand la terre assoiffée ne produit plus ses fruits, on se reconnaît le droit de demander des comptes à Dieu afin de trouver du sens à notre situation.
Aujourd’hui la majorité d’entre nous ne questionne même plus Dieu tant on le croit étranger à de tels événements et impuissant à les résoudre. Nous sommes convaincus que les vagues de sécheresse auxquelles nous assistons ces dernières années sont liées à des problèmes météorologiques, aggravés par l’activité industrielle des hommes qui augmente l’effet serre et que les piques de pollution rendent catastrophiques. Les plus vaillants se protègent, les plus faibles résistent moins bien . Si on se tourne vers Dieu, c’est pour reconnaître que nous ne sommes pas les maîtres de la situation, et que les hommes ont encore beaucoup de choses à apprendre pour maîtriser leur avenir et celui de la planète, mais bien peu reconnaissent à Dieu la capacité ou la volonté d’intervenir pour venir au secours des plus menacés.
Je n’ai certes pas l’intention de mettre Dieu en cause, ni de douter de sa bienveillance, mais je reste, comme vous avec mes questionnements et je me tourne vers le Seigneur pour lui demander quel rôle il joue dans tout cela.
L’Evangile de ce jour, placé dans ce contexte, résonne d’une façon inhabituelle, il nous place dans une situation de famine spirituelle pour laquelle la seule réponse possible se trouve en Christ. Nos âmes avides de forces nouvelles ne trouveront de réconfort qu’en lui seul. Notre intelligence, toujours prompte à apporter des explications à tous les événements qui nous arrivent doit, elle aussi, se laisser nourrir par ce pain qui vient d’ailleurs et auxquels Jésus seul peut donner du sens.
Au lieu de nous interroger sur la toute puissance de Dieu au sujet de laquelle il ne nous appartient pas de donner des réponses, au lieu de chercher des explications culpabilisantes sur une colère éventuelle de Dieu qui priverait les hommes de pain, nous sommes invités à tourner les yeux vers Jésus qui seul est capable de rendre Dieu compréhensible. Curieusement, il ne nous parle pas de châtiment ni de colère divine. Il nous parle de nourriture et de breuvages qui font vivre. Le Dieu qui se révèle en Jésus Christ est celui qui donne nourriture et espérance à ceux qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. Dieu était donc caché dans l’action des corbeaux pourvoyeurs de nourriture, il avait aussi le visage de la veuve de Sarepta quand la disette sévissait. Il prend le visage de tous ceux qui se sentent concernés par le sort des autres en manque de nourriture.
Mais de quelle nourriture s’agit-il ? : « mon corps est vraiment une nourriture, et mon sang et vraiment un breuvage ! » dit Jésus. Qu’est ce que cela pourrait bien vouloir dire ? Quelle signification prennent ces paroles mystérieuses qui nous désignent bien évidemment le pain et le vin de la cène mais qui les charge d’un sens qui nous dépasse.
Le pain venu du ciel semble être un don purement divin. Il suffit que les hommes ouvrent leurs mains et leur esprit pour qu’il produise son effet en eux. Cependant pourquoi Jésus prend-il l’exemple du pain qu’il assimile à sa propre chaire ? N’aurait-il pas pu insister sur l’exemple de la manne qui nourrissait jadis les hébreux dans le désert, la manne était un produit miraculeux issu d’une sécrétion de sève qui apparaissait sur les branches de certains arbustes du désert. Elle pouvait être assimilée à un don du ciel comme semble le suggérer Jésus.
Pourtant il préfère prendre l’image du pain, car elle implique la participation des hommes. Pour que le pain devienne du pain il faut l’action conjuguée de plusieurs individus, il faut semer et récolter le blé, puis il faut le moudre, pétrir la pâte et la faire cuir. Jésus signifiait par là que le don de Dieu n’est perceptible dans la vie des hommes que si une action humaine se produit pour lui donner du sens. C’est par l’action des hommes que Dieu se révèle quand il leur porte secours.
Il me semble donc que Jésus ne conçoive l’action de Dieu parmi nous que si en même temps elle est révélée par les hommes. Ainsi au cœur de la sécheresse, dans le pays de Sarepta, l’action de Dieu se manifeste par le don de vie que la veuve fait à Elie en lui donnant le peu de farine qui lui aurait permis de vivre un jour de plus ainsi que son enfant.
Mais l’action de Dieu n’est cependant pas exclue. Dieu reste le maître de la situation. Il est dit qu’il peut déclencher ou arrêter la sécheresse sur sa parole, mais son action est cependant révélée par le geste apparemment insignifiant de la veuve.
Les hommes d’aujourd’hui croient que par leur science ils peuvent tout expliquer Alors que les catastrophes se font douloureusement sentir, ils s’accusent mutuellement de ne pas avoir su prévoir ce qui pouvait arriver. Ils s’accusent les uns et les autres de ne pas avoir assumé leurs responsabilités. Ils ne croient pas cependant que Dieu pouvait avoir une action quelconque dans l’événement. Pourtant à la lumière des textes bibliques ils pourraient comprendre que même dans des situations dramatiques dont il n’est pas la cause, Dieu se sert quand même de l’action des hommes et des femmes qui agissent pour se révéler. L’action de Dieu paraît plus évidente à travers ces gestes altruistes faits par des hommes souvent anonymes qu’elle ne l’est par l’exaucement miraculeux de nos prières..
La nourriture dont Jésus nous fait vivre trouve son origine spirituelle en Dieu, mais cette nourriture est faites de toutes les actions que mènent ceux qui espèrent encore quand plus personne n’espèrent et qui agissent encore quand tous baissent les bras. Ils croient que la vie aura toujours le dessus, même quand la mort semble victorieuse.
Le pain et le vin de la cène prennent alors cette dimension prophétique qui se renouvelle chaque fois que nous la célébrons. Nous affirmons alors qu’aucune puissance ne peut nous priver de l’espérance. Le saint Esprit, présent dans notre célébration nous pousse à croire que nous sommes promis à la vie, même si nous sommes déjà physiquement morts.
lire aussi 1 Rois 17 :1-15 Elie au bord du Kerith
1 Elie, le Tishbite, l'un des habitants de Galaad, dit à Achab : Par la vie du SEIGNEUR, le Dieu d'Israël, au service duquel je me tiens, il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole ! 2 La parole du SEIGNEUR lui parvint : 3 Repars d'ici vers l'est et cache-toi près de l'oued Kerith, qui est en face du Jourdain.
4 Tu boiras de l'eau de l'oued ; j'ai ordonné aux corbeaux de pourvoir à tous tes besoins là-bas. 5 Il partit et agit selon la parole du SEIGNEUR ; il alla s'installer près de l'oued Kerith, qui est en face du Jourdain. 6 Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, du pain et de la viande le soir, et il buvait à l'oued. 7 Mais après quelque temps, l'oued fut à sec, car il n'y avait pas eu de pluie dans le pays. Elie chez la veuve de Sarepta
8 Alors la parole du SEIGNEUR lui parvint : 9 Va à Sarepta qui appartient à Sidon et restes-y. Là-bas, j'ai ordonné à une veuve de pourvoir à tous tes besoins. 10Il s'en alla à Sarepta. Comme il arrivait à l'entrée de la ville, il y avait là une veuve qui ramassait du bois. Il l'appela et lui dit : Va me chercher un peu d'eau dans un récipient, je te prie, pour que je boive. 11 Elle alla en chercher. Il l'appela de nouveau et lui dit : Va me chercher, je te prie, un morceau de pain dans ta main. 12 Elle répondit : Par la vie du SEIGNEUR, ton Dieu, je n'ai rien de cuit, je n'ai qu'une poignée de farine dans un pot et un peu d'huile dans une cruche. Je ramasse deux morceaux de bois, puis je vais rentrer préparer cela pour moi et pour mon fils ; nous mangerons, après quoi nous mourrons. 13 Elie lui dit : N'aie pas peur, rentre, fais comme tu l'as dit. Seulement, prépare-moi d'abord avec cela une petite galette et tu me l'apporteras ; tu en feras ensuite pour toi et pour ton fils. 14 Car ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d'Israël : Le pot de farine ne s'épuisera pas, et la cruche d'huile ne se videra pas, jusqu'au jour où le SEIGNEUR enverra la pluie sur la terre. 15 Elle alla faire selon la parole d'Elie et pendant des jours elle eut de quoi manger, elle et sa maison, ainsi que lui. 16 Le pot de farine ne s'épuisa pas, et la cruche d'huile ne se vida pas, selon la parole que le SEIGNEUR avait dite par l'intermédiaire d'Elie.
Il est des temps et des moments où les événements ne semblent plus obéir à Dieu, le ciel se ferme et la pluie ne tombe pas, la sécheresse s’installe et Dieu semble ne pas vouloir répondre aux suppliques des hommes. La Bible nous parle d’une sécheresse qui dura trois ans à l’époque du prophète Elie (1 Rois 17 ss). Le prophète ne survécut que grâce aux corbeaux qui prirent soin de lui et à la bienveillance d’une veuve dans le village de Sarepta qui se priva pour le nourrir. La leçon qu’en a tiré l’Ecriture, c’est que Dieu s’est servi de l’événement pour faire comprendre au terrible roi Achab que malgré sa puissance, il n’était pas un maître absolu. Il ne subsistait sur le trône que parce que Dieu le lui permettait. Il ne semble pas vraiment que le roi ait compris la leçon, mais ce qui est clair, c’est ce que le prophète nous a transmis. Malgré nos incompréhensions et nos questions sans réponse, il affirme que Dieu joue toujours un rôle à nos côtés, si nous voulons bien lui prêter attention. Dieu préside à notre destinée d’une manière bienveillante et il inspire nos actions même si nous ne percevons pas forcément qu’elles ont Dieu pour origine.
Un tel message paraît un peu bref et la réponse insuffisante. Quand le ciel se ferme et que la nature tourmente les hommes au point de leur faire perdre tout espoir, quand Dieu lui-même paraît tellement s’éloigner qu’il reste inaccessible aux prières, les hommes en arrivent à douter de lui et à chercher des réponses ailleurs qu’en lui. Quand les hommes pâtissent sans raison apparente, quand la terre se met à trembler et que l’onde mugissante réclame des vies avant de s’apaiser, quand la terre assoiffée ne produit plus ses fruits, on se reconnaît le droit de demander des comptes à Dieu afin de trouver du sens à notre situation.
Aujourd’hui la majorité d’entre nous ne questionne même plus Dieu tant on le croit étranger à de tels événements et impuissant à les résoudre. Nous sommes convaincus que les vagues de sécheresse auxquelles nous assistons ces dernières années sont liées à des problèmes météorologiques, aggravés par l’activité industrielle des hommes qui augmente l’effet serre et que les piques de pollution rendent catastrophiques. Les plus vaillants se protègent, les plus faibles résistent moins bien . Si on se tourne vers Dieu, c’est pour reconnaître que nous ne sommes pas les maîtres de la situation, et que les hommes ont encore beaucoup de choses à apprendre pour maîtriser leur avenir et celui de la planète, mais bien peu reconnaissent à Dieu la capacité ou la volonté d’intervenir pour venir au secours des plus menacés.
Je n’ai certes pas l’intention de mettre Dieu en cause, ni de douter de sa bienveillance, mais je reste, comme vous avec mes questionnements et je me tourne vers le Seigneur pour lui demander quel rôle il joue dans tout cela.
L’Evangile de ce jour, placé dans ce contexte, résonne d’une façon inhabituelle, il nous place dans une situation de famine spirituelle pour laquelle la seule réponse possible se trouve en Christ. Nos âmes avides de forces nouvelles ne trouveront de réconfort qu’en lui seul. Notre intelligence, toujours prompte à apporter des explications à tous les événements qui nous arrivent doit, elle aussi, se laisser nourrir par ce pain qui vient d’ailleurs et auxquels Jésus seul peut donner du sens.
Au lieu de nous interroger sur la toute puissance de Dieu au sujet de laquelle il ne nous appartient pas de donner des réponses, au lieu de chercher des explications culpabilisantes sur une colère éventuelle de Dieu qui priverait les hommes de pain, nous sommes invités à tourner les yeux vers Jésus qui seul est capable de rendre Dieu compréhensible. Curieusement, il ne nous parle pas de châtiment ni de colère divine. Il nous parle de nourriture et de breuvages qui font vivre. Le Dieu qui se révèle en Jésus Christ est celui qui donne nourriture et espérance à ceux qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. Dieu était donc caché dans l’action des corbeaux pourvoyeurs de nourriture, il avait aussi le visage de la veuve de Sarepta quand la disette sévissait. Il prend le visage de tous ceux qui se sentent concernés par le sort des autres en manque de nourriture.
Mais de quelle nourriture s’agit-il ? : « mon corps est vraiment une nourriture, et mon sang et vraiment un breuvage ! » dit Jésus. Qu’est ce que cela pourrait bien vouloir dire ? Quelle signification prennent ces paroles mystérieuses qui nous désignent bien évidemment le pain et le vin de la cène mais qui les charge d’un sens qui nous dépasse.
Le pain venu du ciel semble être un don purement divin. Il suffit que les hommes ouvrent leurs mains et leur esprit pour qu’il produise son effet en eux. Cependant pourquoi Jésus prend-il l’exemple du pain qu’il assimile à sa propre chaire ? N’aurait-il pas pu insister sur l’exemple de la manne qui nourrissait jadis les hébreux dans le désert, la manne était un produit miraculeux issu d’une sécrétion de sève qui apparaissait sur les branches de certains arbustes du désert. Elle pouvait être assimilée à un don du ciel comme semble le suggérer Jésus.
Pourtant il préfère prendre l’image du pain, car elle implique la participation des hommes. Pour que le pain devienne du pain il faut l’action conjuguée de plusieurs individus, il faut semer et récolter le blé, puis il faut le moudre, pétrir la pâte et la faire cuir. Jésus signifiait par là que le don de Dieu n’est perceptible dans la vie des hommes que si une action humaine se produit pour lui donner du sens. C’est par l’action des hommes que Dieu se révèle quand il leur porte secours.
Il me semble donc que Jésus ne conçoive l’action de Dieu parmi nous que si en même temps elle est révélée par les hommes. Ainsi au cœur de la sécheresse, dans le pays de Sarepta, l’action de Dieu se manifeste par le don de vie que la veuve fait à Elie en lui donnant le peu de farine qui lui aurait permis de vivre un jour de plus ainsi que son enfant.
Mais l’action de Dieu n’est cependant pas exclue. Dieu reste le maître de la situation. Il est dit qu’il peut déclencher ou arrêter la sécheresse sur sa parole, mais son action est cependant révélée par le geste apparemment insignifiant de la veuve.
Les hommes d’aujourd’hui croient que par leur science ils peuvent tout expliquer Alors que les catastrophes se font douloureusement sentir, ils s’accusent mutuellement de ne pas avoir su prévoir ce qui pouvait arriver. Ils s’accusent les uns et les autres de ne pas avoir assumé leurs responsabilités. Ils ne croient pas cependant que Dieu pouvait avoir une action quelconque dans l’événement. Pourtant à la lumière des textes bibliques ils pourraient comprendre que même dans des situations dramatiques dont il n’est pas la cause, Dieu se sert quand même de l’action des hommes et des femmes qui agissent pour se révéler. L’action de Dieu paraît plus évidente à travers ces gestes altruistes faits par des hommes souvent anonymes qu’elle ne l’est par l’exaucement miraculeux de nos prières..
La nourriture dont Jésus nous fait vivre trouve son origine spirituelle en Dieu, mais cette nourriture est faites de toutes les actions que mènent ceux qui espèrent encore quand plus personne n’espèrent et qui agissent encore quand tous baissent les bras. Ils croient que la vie aura toujours le dessus, même quand la mort semble victorieuse.
Le pain et le vin de la cène prennent alors cette dimension prophétique qui se renouvelle chaque fois que nous la célébrons. Nous affirmons alors qu’aucune puissance ne peut nous priver de l’espérance. Le saint Esprit, présent dans notre célébration nous pousse à croire que nous sommes promis à la vie, même si nous sommes déjà physiquement morts.
1 commentaire:
Angel 1284
le pain c'est Jésus, c'est la parole de Dieu. La scène n'est que le témoignage. Vous ferez cela en mémoire de moi, lorsque vous serez plusieurs et que vous partagerez. Remplacez le pain par " ma parole" et alors tout s'éclaire. Nous n'avons besoin que de nourriture spirituelle. Seul nos doutes ont besoins de nourriture physique. Ayez la parole en vous et je serais toujours avec vous.... par simplement le dimanche et sans comprendre le sens de ce partage
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