samedi 31 mai 2014

Matthieu 10:37-42 - Le Dieu de Jésus Christ - dimanche 29 juin 2014



Matthieu 10 : 37-42  dimanche  

37 Celui qui me préfère père ou mère n'est pas digne de moi, celui qui me préfère fils ou fille plus que moi n'est pas digne de moi ; 38celui qui ne prend pas sa croix pour me suivre n'est pas digne de moi. 39Celui qui aura trouvé sa vie la perdra, et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera.
Qui vous accueille m'accueille

40 Qui vous accueille m'accueille, et qui m'accueille accueille celui qui m'a envoyé. 41Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète obtiendra une récompense de prophète, et qui accueille un juste en sa qualité de juste obtiendra une récompense de juste. 42 Quiconque donnera à boire ne serait-ce qu'une coupe d'eau fraîche à l'un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis, il ne perdra jamais sa récompense.


Celui qui rencontre Jésus pour la première fois  se trouve bouleversé et même  fortement  déstabilisé sans qu’il y prenne garde. Cette rencontre peut se produire par l’intermédiaire d’ une  personne rencontrée à l’improviste,  qui nous rapporte certains de ses discours, elle peut se produire par le biais de nos lectures ou d’une tout  autre manière.  Jésus parle de Dieu et du monde d’une manière tellement  différente  de ce qu’on les conçoit habituellement qu’il retient notre attention.

Habituellement nous voyons en Dieu le « Tout puissant », de qui procèdent toutes les réalités. Il nous apparait parfois comme un être lointain qui cache se majesté derrière les merveilles de la nature telle une nuit étoilée en plein été ou le spectacle fantastique d’une aurore boréale ou d’un tempêtes  qui secoue les vagues et les élève à des hauteurs considérables.  Les merveilles de  la nature ne manquent pas de  nous provoquer quand nous découvrons à la loupe binoculaire le prodige de l’articulation des membres d’un insecte. Sa couleur fantastique ou le mystère par lequel il utilise ses phéromones dans les échanges avec ses semblables contribuent également à notre émerveillement.

Qui n’a pas été  intrigué par la danse des abeilles grâce à laquelle elles  communiquent entre elles ? C’est, en effet,  par ce procédé que les chercheuses révèlent aux butineuses le lieu  où se trouve la source d’approvisionnement en nectar ou en pollen. Nous pensons que toutes ces merveilles  ont Dieu pour auteur et ont été programmés par des calculs tels qu’aucun ordinateur n’aurait pu les réaliser. «  O ! Dieu que ton nom est grand sur toute la terre ! » Pensons- nous  dans notre fort intérieur en paraphrasant le psaume 8 »

Quand nous songeons à l’humanité et aux prodiges d’intelligence qui sont les siens, «  Qu’est ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui et le fils de l’homme pour que tu  prennes garde à lui » continuons-nous dans notre paraphrase. Avec Job nous nous émerveillons et nous nous humilions devant tant de grandeur et nous pensons que seul le lecteur de la Bible peut  trouver du sens et de la cohérence dans tout cela.  Mais ce Dieu si grand et si merveilleux  reste  inaccessible à notre pensée. Comment le rejoindre  et devenir son ami ?

Las ! Depuis toujours on nous a appris que ce grand Dieu pouvait être redoutable et qu’il devenait exigent quand il  se rapprochait de nous. Etant lui-même parfait il redoute notre imperfection si bien qu’il  est capable de nous sanctionner  à cause de  notre apathie à nous améliorer. Il voudrait que nous nous repentions sans restriction des fautes commises, même si nous n’en avons pas conscience. Nous pouvons  ainsi à chaque moment encourir son courroux qui nous  pourrait  nous emmener  à la mort.

Etres fragiles et fautifs, nous cherchons cependant à gagner le droit d’exister devant Dieu. Nous avons  cependant appris  que dans sa générosité, il nous le concède par amour si nous acceptons de partager sa manière de voir les choses.  La société religieuse du temps de Jésus était bien organisée pour aider les hommes à fonctionner  dans cet univers où tout était réglé pour que  les humains s’accordent harmonieusement avec leur Dieu. Grâce au ministère  des prêtres et du clergé de leur temps les choses pouvaient entrer dans ordre acceptable.

Jésus, quant à lui,  n’y a pas trouvé son compte. Il a développé son ministère en opposition à ce qui était vécu dans le monde religieux de son temps.  A sa suite les humains ont construit une autre société.  Elle n’était cependant pas absolument différente de la précédente.  Supprimant  les rites des sacrifices  du temple, oubliant une partie des exigences de la Loi,  les humains ont instauré d’autres manières d’être présent à Dieu.  Elles étaient moins contraignantes mais  maintenaient  cependant  les humains en état de dépendance par rapport au divin.  Si Jésus ne se retrouvait pas dans  la première conception des choses s’y retrouverait-il mieux  dans l’autre  que l’on a  tenté de construire à son injonction? Ce n’est  évident.

La première impression que nous retenons de Jésus quand nous  le rencontrons dans les évangiles, c’est qu’il  s’approche des hommes et qu’il  commence par prendre en charge leurs craintes.  Il présente alors Dieu sous un jour  différent de ce que nous avons l’habitude d’imaginer.  «  Pourquoi as-tu peur et de quoi as-tu peur ? » semble-t-il nous dire. « Tu ne sais pas ! Tu n’as pas de réponse, tu crois que c’est Dieu qui en est cause !  Mais Dieu n’est pas ainsi. Il voudrait être ton Père. Il voudrait être ton libérateur. C’est pourquoi il entreprend de combattre contre les peurs  qui te pourrissent la vie, et pour t’aider, il met en toi une partie de son esprit afin de te donner assez d’énergie pour faire face à la vie. »

Tout cela n’est pas vraiment nouveau, tout cela était déjà contenu dans les Ecritures dont les prophètes  ont rendu témoignage au cours des siècles. Mais leur témoignage avait été obscurci  par d’autres propositions concernant  Dieu qui les avaient occultés.  Pourtant Jésus n’a pas hésité, il  a effacé  tous ces contre témoignages qui obscurcissaient les Ecritures et a  donné priorité à ce que Dieu avait à cœur. Il a rappelé  les promesses de vie pour tous et la certitude que Dieu avait  que les hommes étaient capables de se transformer pour construire eux-mêmes le Royaume que Dieu espérait.

Jésus est venu vers ceux qui se sentaient attirés par lui et il continue à venir  vers ceux  qui espèrent en lui.  Jésus bouscule tout ce que les siècles ont rajouté à la loi et ont contribué à la  défigurer. C’est ainsi qu’à titre prophétique, un jour dans le parvis du temple il a  chassé les animaux destinés  aux sacrifices qui  dénaturaient  les vrais enjeux qui se jouaient dans le sansctuaire.  Il offrait ainsi une nouvelle manière de comprendre Dieu, car Dieu se voulait, selon lui, d’abord un libérateur et un pourvoyeur de vie. Jésus proposait le mot amour pour supplanter toutes les attributs dont Dieu était affublés  pour le définir. Sa justice et  sa toute puissance passaient après .C’est ainsi, pour qu’une femme coupable d’un péché passible de mort puisse vivre,  il l’a accueillie avec tellement  d’amour que ses adversaires qui voulaient la punir  en la tuant, en  ont oublié leurs instincts meurtriers.  

Si donc Dieu est pourvoyeur de vie, il ne  peut être associé à ce qui  pourrait mener à la mort, pas même à ce qui pourrait être perçu comme un juste jugement.  Nul alors ne pourra trouver en Dieu la justification de la haine qu’il éprouve pour les autres ni se justifier des violences  qu’il exerce contre ses semblables. Il ne pourra  pas non plus contraindre Dieu à endosser la responsabilité des maladies, ni des catastrophes.  Si les hommes veulent en savoir les origines qu’ils laissent le saint Esprit visiter leur merveilleuse intelligence, peut-être alors verront-ils le monde autrement et du coup, ils verront Dieu autrement.

Ainsi, au contact de Jésus, Dieu nous apparait autrement  que de  la manière dont on le conçoit habituellement. De ce constat va naître un énorme malentendu, car cette manière de voir les choses ne va pas plaire à tout le monde. Ceux qui  se trouvent dans des positions privilégiées et qui pensent que Dieu les conforte dans leur  situation sont dans l’erreur. C’est ainsi que Jésus écartera de  lui un jeune homme plein de bonne volonté qui n’avait pas compris que ses richesses n’étaient pas un don que Dieu lui avait réservé et que s’il voulait rester en accord avec lui, il devait se faire justice à lui-même  et les partager avec plus défavorisés que lui.

Quand on s’attaque aux privilégiés et que l’on dit que Dieu ne trouve pas sa place dans leur camp, on s’attire forcément des inimitiés. Plus ils seront puissants, plus ils feront du mal à ceux qui  les contestent. Tel fut le sort de Jésus et lucidement Jésus a laissé entendre que ce sera aussi le sort de ceux qui partageront ses idées sur Dieu. S’élèveront alors des dissensions, la paix espérée prendra des formes de guerre.  Il n’y aura plus de place dans le monde pour ceux qui préconisent une autre manière de voir Dieu que celle qui consiste à diviser le monde en mettant d’un côté les bien méritants, les bien nés, les bien convertis et en mettant de l’autre ceux qui ne sont pas de cet avis.

Dans une telle perspective et malgré les divisions qu’il suscite dans les rangs de ses adversaires, mais aussi dans les rangs de ses amis, voire même de sa future Eglise, Jésus entrevoyait cependant ce moment où sa conception  de Dieu sera de plus en plus partagée par les humains et où les croyants, malgré les obstacles susciteront des adhésions et où le monde, gagné à la sagesse de Jésus se transformera. Tel est le Royaume dont il parlait, telle est l’espérance dont il accompagnait ses propos, telle est la perspective d’avenir dans laquelle il nous engage à entrer.


Ces petits personnages de Poulbot vivant dans un monde défavorisé, laissent entrevoir par leur sourire  l’espérance d’un monde meilleur.



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