lundi 28 juillet 2014

Matthieu 16: 13-20 Le Dieu vivant - dimanche 24 août 2014



Matthieu 16 :13-20



13Jésus, arrivé dans la région de Césarée de Philippe, se mit à demander à ses disciples : Au dire des gens, qui est le Fils de l'homme ? 14 Ils dirent : Pour les uns, Jean le Baptiseur ; pour d'autres, Elie ; pour d'autres encore, Jérémie, ou l'un des prophètes. 15— Et pour vous, leur dit-il, qui suis-je ? 16 Simon Pierre répondit : Toi, tu es le Christ, le Fils d
u Dieu vivant. 17 Jésus lui dit : Heureux es-tu, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux ! 18 Moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je construirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. 19 Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.

20 Alors il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ.

Et vous  que pensez-vous de Jésus et de son lien avec Dieu ? En actualisant pour chacun de nous cette affirmation de Pierre adressée à Jésus «  Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant », nous sommes invités à notre tour à préciser les différents aspects de notre foi.  Sans doute, en avançant sur cette voie allons-nous être interpelés de façon  inhabituelle et devons-nous  nous préparer à  nous émerveiller des certitudes que les propos de Pierre  révèlent. 

Ce n’est pas parce que vous dites avoir la foi que vous êtes arrivés au bout  de vos certitudes. N’allez pas croire que parce que vous avez fait des expériences de foi déterminantes  et que Jésus s’est manifesté à vous de manière significative, que Dieu vous a parlé et qu’il a répondu à vos prières que vous êtes arrivés au terme de la révélation et que vous avez fait le plein des manifestations de Dieu en vous si bien  que  vous estimez  que votre foi a fini de progresser. La foi est une expérience de vie, elle est évolutive et  s’enrichit chaque jour de contacts nouveaux avec Dieu. En  nous accompagnant  au jour le jour, il  établit avec nous de nouveaux programmes de vie qui font  de nous des êtres qui ne sont jamais parvenus au bout de la vie que Dieu leur propose.

De la même façon, que ceux qui ont été affectés par des expériences de vie éprouvantes et qui croient avoir perdu la foi à tout jamais ne disent pas que Dieu est mort pour eux ou qu’il n’a jamais  existé si non dans l’esprit des gens simples, ils se priveraient  d’espérance. Car toute expérience  de vie contient sans doute en elle quelque chose qui nous dépasse et qui, en  ne nous appartenant pas pourrait bien appartenir  à Dieu. Ainsi celui qui a soif de vie doit tôt ou tard s’attendre à rencontrer Dieu. Ce n’est pas parce que nous contestons son existence  qu’il n’existe pas. Je dis les choses ainsi pour  que celui ou celle  qui pense avoir cessé de croire  et qui n’ose se l’avouer à lui-même ne coupe pas les ponts avec l’espérance.



Quand nous fréquentons les lieux de culte, que nous lisons la Bible ou que  nous prions, nous utilisons un vocabulaire  réservé dont nous ne savons pas toujours le sens et dont la portée dépasse la plus part du temps notre pensée et nous met en contact avec des intuitions qui vont bien au-delà de nous-mêmes, car Dieu se cache aussi dans ce mystère  dont nous ne savons pas toujours la portée. Nous utilisons le mot Seigneur, nous disons de Jésus qu’il est le Christ et nous parlons d’un Dieu éternel.  Avons-nous conscience de la valeur de tous ces mots ? Ici les mots qui s’échappent de la bouche de Pierre signifient bien davantage que ce que nous entendons dans le sens immédiat des termes. Ils sont chargés  d’une portée  bien supérieure à celle que nous imaginons : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Notre pensée fuit ici jusque dans l’infini et nous y entraîne sans que nous nous en rendions compte

Quand les  expériences de notre existence nous font douter de Dieu et des hommes et que nous perdons pied, il y a toujours quelqu’un pour nous dire que « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ». C’est un lieu commun que nous utilisons pour conforter les autres quand devant l’événement qui les éprouve nous ne trouvons pas les mots justes. C’est une banalité qui nous agace parfois, mais dont le sens profond concerne Dieu. Cela signifie que  Dieu seul peut apporter une solution aux problèmes sans solution et une réponse là où il n’y en a pas. Mais laquelle ?
 - Celle que  lui seul pourra nous donner si nous la lui demandons,  et qui nous aidera à éclairer notre existence si nous ne commençons  pas par l’accuser d’être l’auteur des maux qui nous accablent, car Dieu est le pourvoyeur de toute vie, même quand l’espérance de vie a déserté nos pensées. Il n’est en aucun cas à l’origine de nos tourments puisque son action en nous, s’accorde toujours avec le mot vie.

Nous affirmons ainsi  que tout ce qui concerne Dieu est de l’ordre de la vie, même si nous ne croyons pas en lui. Cette affirmation qui est une des plus fortes de tout l’Evangile a été placée dans la bouche de Pierre pour en faire la confession de foi de tous les croyants. Elle contient beaucoup plus de sens que toutes les confessions de foi qui seront écrites après elle.  Elle donne priorité à l’affirmation selon laquelle Dieu est avant tout le pourvoyeur de tout ce qui fait vivre.

Je n’oserais pas dire ces choses si je ne m’étais pas trouvé un jour, de par mes fonctions, sur les lieux du crash d’un avion de ligne explosé en plein vol. Toutes les  apparences de vie avaient disparues, et pourtant seule la foi au « Dieu vivant » dont mentalement je me  répétais l’affirmation me permettait de croire que devant ce désastre où la vie avait fui, la foi au Dieu vivant permettait de porter seulement un regard sur les témoins du désastre sidérés devant  cet anéantissement, car toute parole devenait insupportable et toute mention de Dieu incongrue.  Pourtant j’étais bien conscient que Dieu n’y était pour rien et je savais que dans le silence  derrière lequel  nous le contraignions de se dissimuler, il partageait avec nous l’horreur de la situation.

C’est dans des situations telles que celle que je viens de décrire que l’affirmation du Dieu vivant nous interpelle le plus fort. Pierre anticipe cette  affirmation en commençant par dire  à Jésus« Tu es le Christ ».

Le Christ est celui qui porte en lui toute la réalité du monde présent en relation avec le divin. Ce titre était celui porté par l’empereur  romain lui-même qui jouissait du droit de vie et de mort sur chacun de ses sujets et qui en usait. Ce même mot de Christ, servit aussi aux auteurs de la Bible pour traduire en grec le titre  de « Messie » qui était celui de David et qui fut attribué après lui à tous les rois d’Israël et qui faisait de lui un intermédiaire entre Dieu et les hommes. En donnant ce double titre à Jésus, nous lui conférons la totalité des pouvoirs qui peuvent lui être conférés. En suivant ses préceptes nous faisons de lui le seul référant à Dieu possible.

Quand nous  affirmons  que Jésus est le Christ, nous considérons qu’il porte en lui tout ce qui caractérise Dieu. L’Evangile qui a été écrit en son nom est porteur de tout ce que Dieu nous a communiqué par lui pour épanouir notre vie. Puisque Jésus accorde à l’amour le pouvoir  d’ouvrir l’avenir du monde et  de guider les croyants, il nous laisse entendre que Dieu dirige le monde en s’appuyant sur tout  l’amour dont nous sommes capables pour que l’avenir  se colore d’espérance.

L’Evangile de ce jour nous confie cette phrase prononcée par Pierre, comme fondement de notre propre foi, elle nous ouvre l’avenir dont le sens ultime appartient  à Dieu et confond avec lui toutes les formes que peut prendre la vie, même quand celle-ci est occultée par la mort.  En retenant cette phrase, d’avance nous donnons à Dieu notre adhésion pour lui confier toute notre existence. Nous lui disons que nous comptons sur lui pour qu’il mette en nous la foi nécessaire  afin  que nos entreprises humaines s’imprègnent des couleurs du Royaume que Dieu veut construire avec nous.

Illustrations: quelques image de Jésus :" tu es le Christ"

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