dimanche 16 août 2015

Marc 8:27-35 dimanche 13 septembre 2015; Reprise du 16 septembre 2012: Qui est Jésus pour nous?

                                         Découvrez Jésus caché dans les arbres


Marc 8/27-35.

27 Jésus sortit avec ses disciples vers les villages de Césarée de Philippe. En chemin, il se mit à demander à ses disciples : Au dire des gens, qui suis-je ? 28 Ils lui dirent : Pour les uns, Jean le Baptiseur ; pour d'autres, Elie ; pour d'autres encore, l'un des prophètes. 29 Lui leur demandait : Et pour vous, qui suis-je ? Pierre lui dit : Toi, tu es le Christ. 30 Il les rabroua, pour qu'ils ne disent rien à personne à son sujet.

Jésus annonce sa mort et sa résurrection

31  Il commença alors à leur apprendre qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit tué et qu'il se relève trois jours après. 32   Il disait cela ouvertement. Alors Pierre le prit à part et se mit à le rabrouer. 33 Mais lui se retourna, regarda ses disciples et rabroua Pierre : Va-t'en derrière moi, Satan ! lui dit-il. Tu ne penses pas comme Dieu, mais comme les humains. 

Comment suivre Jésus

34  Puis il appela la foule avec ses disciples et leur dit : Si quelqu'un veut me suivre, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. 35  Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera.


                                 Combien de Jésus sur cette image?


 Qui est Jésus pour nous ?


Avant de répondre à la question, nous  devons  nous interroger sur l’avenir que nous prêtons à l’humanité, car de cette réponse dépendra le rôle que nous attribuons à Jésus.

La présence intelligente de l’homme sur cette terre favorise-t-elle la construction d’un avenir heureux pour l’humanité ou la précipite-t-elle  vers un avenir chaotique qui mettrait en question jusqu’à l’équilibre de la planète ?

Cette double question met les penseurs de ce temps en rivalité. Les uns plaident en faveur de la première hypothèse en mettant en avant tous les acquis sociaux qui président à la construction des sociétés modernes. Ils  considèrent que  le progrès des Droits de l’homme, l’égalité des races et des sexes, l’abolition de la peine de mort  contiennent  les signes d’un avenir prometteur pour l’humanité.

Ceux qui s’opposent  à cette  thèse, pensent pour leur part qu’il y a dans notre société, trop d’éléments qui laissent présager un avenir sombre pour l’espèce humaine.  Ils font état de l’incapacité de l’humanité à maîtriser tout ce qui s’oppose à une évolution harmonieuse de l’espèce humaine.  Ils s’appuient sur le fait qu’il semble impossible à l’homme de maîtriser sa production de gaz à effet de serre ou à limiter d’une manière significative le nombre des naissances, sans parler de la prolifération des armes à destruction massive de toute sorte. Tout en ayant la possibilité de nourrir tous les humains qui se meuvent sur cette planète, les hommes restent incapables de modifier le sort des 2 milliards d’individus qui ne mangent pas à leur faim et qui restent désespérément sous le seuil de la pauvreté. L’avenir, selon eux serait  bien mal engagé.

Certains croyants,  pensent cependant que Dieu interviendra d’une manière ou d’une autre. Pour les uns, il est impensable que Dieu laisse sombrer les hommes dans une folie autodestructrice. Ils affirment qu’il interviendra au dernier moment comme il le fit lors du déluge, sauvant par l’action de Noé l’humanité en voie de destruction. Pour d’autres qui se rangent dans une pensée plus élaborée, Dieu multiplie sans cesse les efforts pour que son dynamisme créateur  mobilise assez d’individus pour que les hommes eux-mêmes s’unissent sur des projets novateurs qui permettraient une évolution harmonieuse où chacun trouverait son compte. On n’oubliera pas non plus la pensée de ceux qui soutiennent  des thèses millénaristes en vertu desquelles, c’est Dieu lui-même qui détruira l’humanité rebelle pour sauver le petit reste de ses fidèles qui respectent ses lois et ses préceptes.                                                           

                                                       


Toutes ces idées sont trop contradictoires et  trop floues pour que l’on puisse définir une pensée commune à tous les Chrétiens.  Nous tenterons cependant d’interroger Jésus lui-même pour essayer de  percer le mystère de sa pensée. Compte tenu de ce que nous venons de dire, nous pouvons nous attendre à quelques difficultés et à trouver peut-être des contradictions dans sa propre pensée.

Il est vrai que Jésus a prophétisé la possibilité d’une catastrophe finale. Il a annoncé la fin de Jérusalem et pressenti ce que les historiens ont appelé, plus tard, la guerre des juifs. Il a prédit que l’abomination  de la désolation pourrait  entrer en œuvre, mais «ce ne serait pas la fin s’est-il autorisé à dire. ( Mat. 26)» Nous ne pouvons cependant passer sous silence les travaux des théologiens qui pensent que ses propos sur la catastrophe   finale ne correspondent pas à une vision précise de l’histoire et qu’ils  ont été placés dans la bouche  de Jésus dans le contexte de la destruction de cet Jérusalem qui était celui de la rédaction des textes alors que Jésus vivait 40 ans avant cet événement et ne se doutait sans doute pas que l’histoire prendrait un tel tournent.

Personne ne peut vraiment dire en s’appuyant sur les Ecritures quel sera l’avenir de l’humanité. Ce dernier constat ne va pas nous aider à répondre à la question que Jésus nous pose  aujourd’hui: « Et vous qui dites-vous que je suis ? ».

Bien entendu, nous savons la bonne réponse que donne Pierre et nous ne saurions en donner une autre : «  Tu es le Christ ». Mais une telle réponse nous aide-t-elle à avancer ? En effet, si le mot Christ était revêtu d’un certain contenu pour Pierre, aujourd’hui, il est devenu un mot passe-partout qui accompagne le nom de Jésus comme si c’était un nom de famille, mais aujourd’hui bien peu sont les gens qui connaissent le contenu de ce mot.

Pour remettre les choses dans leur contexte, il ne faut pas oublier que la conversation de Jésus avec ses proches s’est déroulée dans leur langue, l’araméen, et ce ne serait  pas le mot grec, Christ que Pierre aurait  utilisé mais le mot , Messahia, Messie  qui était le titre des anciens rois d’Israël. Il était aussi le titre que l’on donnait au Sauveur qui devait venir à la fin des temps. Certains pensaient, tels les membres de la secte des  Zélotes, que le Messie  viendrait pour libérer Israël du joug de l’occupant romain.  Quarante ans plus tard, quand Marc écrit son Évangile le contexte était  différent, bien que l’on ne sache pas si Jérusalem était déjà détruite à cette époque. Par contre elle l’était certainement à l’époque de Matthieu qui rapporte ce même événement 20 ans après Marc. La langue utilisée par les évangiles était alors le grec, et bien que  le mot « Christ » utilisé cette fois ait apparemment le même sens que celui de Messie, les choses avaient complètement changé. Le mot pourrait se traduire par Seigneur et désignerait plutôt l’empereur que Dieu. En plus, on n’attendait plus vraiment un « Sauveur » tant les événements avaient modifié la donne.

Le mot Christ avait été ainsi  déconnecté de l’histoire du peuple d’Israël.  Aujourd’hui quand on se pose la question de savoir qui est Jésus, il nous faut tenir compte du fait que notre contexte de vie n’est ni celui où vivait Jésus ni celui du moment de la transmission des textes.

                               Jésus qui se cache dans la nature

 

Qui donc est Jésus pour nous ? Il est important que dans une époque où l’on dit tout et son contraire sur Jésus que nous sachions nous situer par rapport à ce que nous croyons. Nous devons répondre clairement à la question qui va nous permettre de dire notre foi : « Qui dites-vous que je suis ? »

Qui est Jésus pour moi ? Toutes les réponses ont déjà été envisagées par les apôtres avant nous et Jésus les a toutes récusées : un prophète ou l’incarnation du plus grand d’entre eux : Élie, ou du dernier d’entre eux : Jean Baptiste. C’est ce que répètent les autres ! Mais Jésus insiste, mais vous, mais toi, qui dites-vous que je suis ?

Si nous disons comme Pierre : « tu es le Christ », avec tout ce que nous savons sur le contenu de ce mot,  cela veut donc dire qu’il est «  Seigneur » c’est-à-dire qu’il a une emprise totale sur notre vie. Cela veut dire qu’en nous référant à lui, nous donnons à Dieu un visage qui est celui de Jésus. Cela veut dire que nous sommes habités par lui et que c’est lui qui construit nos projets.

Nous nous retrouvons alors  dans le  contexte de l’avenir du monde où nous nous  situions  au début de ce propos. En effet, si aujourd’hui,  nous croyons que nous sommes habités par Dieu grâce à la personne de Jésus,  notre avenir est aussi habité par lui.  Nous croyons que Dieu ne peut concevoir que des projets qui sont porteurs de vie et qu’il est contraire à sa nature de Dieu de se servir des forces du mal pour  accomplir ce qu’il a décidé. Dieu ne peut donc  inspirer que des  projets de vie et l’avenir que nous construisons avec lui ne peut que porter les marques de son éternité. C’est de notre fidélité que dépend  l’avenir que nous construirons en partenariat avec Dieu

Dieu inspire donc des projets tels que si on les suit,  l’humanité pourra évoluer harmonieusement. La question  portera alors sur la qualité des hommes qui les  mettront en œuvre. Dans la liberté qu’il accorde aux hommes,  Dieu ne peut faire plus que de  les inciter à aller de l’avant selon les principes de vie qu’il leur a donnés. A nous d’agir de telle sorte qu’il en soit ainsi et que par notre témoignage nos contemporains acceptent de se laisser inspirer et guider par lui
.


Ces illustrations plaident en faveur des nombreux visages de Jésus. Le quel est le vrai? Aucun car la vérité est en tous

Aucun commentaire: