dimanche 9 août 2015

Marc 7:31-37 le soupir de Jésus - 6 septembre 2015







Marc 7:31-37  La guérison d'un sourd muet dimanche 06 septembre 2015 


 31 Il sortit du territoire de Tyr et revint par Sidon vers la mer de Galilée, en traversant le territoire de la Décapole. 32 On lui amène un sourd qui a de la difficulté à parler, et on le supplie de poser la main sur lui. 33 Il l'emmena à l'écart de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, cracha et lui toucha la langue avec sa salive ; 34 puis il leva les yeux au ciel, soupira et dit : Ephphatha — Ouvre-toi ! 35 Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia ; il parlait correctement. 36 Jésus leur recommanda de n'en rien dire à personne, mais plus il le leur recommandait, plus ils proclamaient la nouvelle. 37 En proie à l'ébahissement le plus total, ils disaient : Il fait tout à merveille ! Il fait même entendre les sourds et parler les muets. 




 Il n’y a ici qu’une histoire tout à fait banale. C’est l’histoire d’un sourd-muet que l’on amène à Jésus dans l’espoir  d’une solution contre le mauvais sort dont il est victime. Jésus soupire, prononce une parole mystérieuse et les choses entrent dans l’ordre, le sourd entend, le muet parle. C’est le même homme  mais le geste de Jésus produit deux effets différents.

Que de questions  cependant se cachent derrière tout cela ! Pourquoi amène-t-on tous ces infirmes à Jésus ? Quel pouvoir lui attribue-t-on ? Ce pouvoir vient-il de Dieu ? Quelle force y a-t-il en lui que les autres n’ont pas ? Pour l’instant, nous n’en savons rien. Jésus prend l’homme à l’écart, si bien que personne ne voit vraiment ce qui se passe entre eux. Il est trop loin pour qu’on entende ses paroles, à supposer qu’il en prononce. Le seul mot que l’on perçoive, c’est « ouvre-toi ». Tous les assistants semblent aussi avoir perçu son soupir, puisque celui qui nous rapporte l’événement nous en parle et que  Jésus se tenait à distance. Il n’y a rien de plus, rien de moins : un mot en langue araméenne et un profond soupir.

Le mystère s’épaissit. En fait le mystère réside dans toutes ces questions qui nous viennent à l’esprit. Ces questions sont les mêmes que celles qui étaient présentes à l’esprit des témoins de la scène. Le mystère réside dans tous ces pourquoi que nous avons en tête. Pourquoi y a-t-il des gens infirmes de naissance ? Pourquoi tant de choses ne vont-elles pas dans le monde ? Pourquoi toutes ces inégalités qui divisent les hommes dès leur naissance. Les uns ne se donnent que la peine de naître et la vie s’offre à eux sur un tapis de roses, pour les autres, ce sont des épines qu’ils reçoivent et le mauvais sort en supplément.

Toutes ces questions, bien entendu, s’adressent à Dieu. Si Jésus rétablit l’ordre normal pour quelques-uns qui ont eu la chance de croiser son chemin, il ne change pas pour autant l’ordre du monde. Même si à mesure de l’évolution de l’histoire de l’humanité, la science a corrigé certaines imperfections et continue admirablement à le faire, elle ne les supprime pas toutes et n’apporte aucune réponse pour justifier l’existence de ces différences de situation qui subsistent.

Dieu a fait le monde beau et bon  et cependant  il dérape parfois et le hasard, s’il ne choisit pas ses victimes ne se prive pas de les accabler. Les plus optimistes parmi nous ne s’en offusquent pas car ils pensent que la création serait seulement en cours d’évolution et n’a pas achevé son parcours, elle s’oriente lentement vers son point de perfection qui ne serait pas encore atteint. Ils pensent même que c’est la vision que Jésus avait des choses quand  il augurait un Royaume d' où le mal serait  complètement banni.

Bien que leur intelligence permette aux humains de corriger certaines imperfections de la nature,  bien que la science et la technique  aient considérablement amélioré les choses, elles n’ont toujours pas  supprimé les effets du hasard qui agit aveuglément contre les hommes. Chaque jours de nouveaux défis se posent à eux, ils doivent faire face à des difficultés nouvelles qui surgissent d’on ne sait où. Des victimes innocentes  sont soumises à des virus mutants dont hier encore on ignorait l’existence. Les maladies orphelines continuent à provoquer les médecins et la terre  est traversée de soubresauts imprévisibles  tels les raz de marée, les tremblements de terre et  les canicules.

La liste de nos questionnements ne semble pas devoir s’arrêter. Il faut aussi se demander pourquoi le génie des hommes qui apporte tant d’améliorations à la vie se retourne contre  eux et leur apporte tant de désagréments qui mettent en cause la vie sur cette planète.

Si nous revenons à note histoire, nous percevrons avec plus d’acuité le soupir que pousse Jésus. Le mot grec qui l’exprime désigne plutôt la résignation face à l’adversité et à la fatalité. Jésus se reconnaît semble-t-il la faculté  de pouvoir intervenir. Observons-le. Il prend le malade à l’écart, comme pour dire qu’il fait de son cas une affaire personnelle.  Il entre physiquement  en contact avec lui. Il touche ses oreilles et met sa salive au contact de la sienne,  pour prendre possession de son mal. Il manifeste-t-il ainsi qu'il reprend à son compte  le pouvoir créateur de Dieu au nom duquel il intervient.

Ce qui nous trouble cependant, c’est la parole ambigüe qu’il prononce en même temps «  ouvre-toi ». Qu’est-ce qui doit s’ouvrir ? Le ciel vers lequel il tourne les regards ou les oreilles de l’infirme ou bien l’intelligence des spectateurs puisqu’il a parlé assez fort pour être entendu par eux ?

Couvrant sa parole nous entendons aussi, avec tous les témoins, ce soupir qui porte en lui comme une forme d’incompréhension ! Jésus semble ne pas comprendre que nous n’ayons pas encore compris. Mais compris quoi ? Il ne comprend pas que l’on puisse lui demander de corriger les bavures de la création, car une telle demande mettrait Dieu en cause.

Cela signifierait que nous pensons que Dieu n’est pas totalement  préoccupé par le souci des hommes. Il laisserait se produire ces dérapages de la nature par inadvertance ou par des soucis plus urgents que notre sort. Nous l’accuserions, lui le créateur, de n’avoir pas remarqué qu’au moment de sa conception, cet homme avait des chromosomes défaillants, ce qui aurait eu pour conséquence d’affecter sa vie toute entière. 
Ce serait une accusation terrible contre Dieu puisqu’elle s’attaquerait à sa toute-puissance. Une telle hypothèse laisserait entendre que Dieu  aurait pu intervenir, mais ne l’aurait pas fait  ou pire encore que Dieu  n'accorderait pas aux hommes toute l'attention qu'il leur devrait.  Ce serait inadmissible et Jésus ne supporte pas une telle insinuation.

Bien entendu l’explication selon laquelle cet homme payerait  le prix du péché commis par lui-même, ce qui serait absurde, ou par ses géniteurs, ou même par ses ancêtres est plus rationnelle. Elle innocente Dieu, mais ne fait pas de lui ce «  Dieu bon et miséricordieux » que Jésus s’est plu à décrire.
En fait depuis que le monde existe, Dieu s’acharnerait à y mettre de l’ordre, et ce ne serait pas fini. Le monde, parti dans tous les sens au moment du big-bang aurait besoin d’un organisateur qui s’occuperait à mettre les choses en place.

Le mystère des planètes et des galaxies,  le mouvement des astres, le choc des plaques tectoniques entre elles, nous échappent bien sûr, mais les questions de vie, celles des hasards de la génétique, des maladies microbiennes et virales, des tremblements de terre, voilà ce qui nous concerne. La Bible laisse entendre que Dieu se reconnaîtrait un rôle à jouer dans tout cela, mais pas forcément celui que l’on imagine.

Les Ecritures nous parlent d’une complicité voulue par Dieu entre lui et l’espèce humaine. Dieu  inspirerait les hommes par son esprit pour qu’ils puissent agir à bon escient. Il susciterait en eux des idées originales pour qu’ils s’attachent à leur tour à mettre de l’ordre dans le désordre, et c’est ce qu’ils font par leurs découvertes et leurs manières de penser le monde. Nous avons vocation de découvrir  que  les hommes ont reçu mission d’équilibrer ce qui était encore  en déséquilibre et d’agir sur les êtres et les choses pour le mieux-être de leurs semblables.

Jésus soupire parce que nous n’avons toujours pas compris quel rôle Dieu nous assignait pour faire face aux caprices du hasard. Pour ce qui le concerne, Jésus nous donne l’exemple à suivre et il nous invite à l’imiter. Il avait  reçu le don de guérison et il en a usé pour le mieux-être de ses semblables.  Chacun a reçu des dons qui lui permettent d’agir dans ce sens.  Il demande cependant que l’on ne fasse pas de publicité sur le côté spectaculaire de ses actions tant que l’on ne sera pas capable de comprendre ce mystère parce que chacun à un rôle à y jouer.

En avançant dans ce sens, peut-être comprendrons-nous une partie de ces choses qui restent encore cachées aux sages et aux intelligents ? Il y a encore beaucoup de grain à moudre pour arriver à une compréhension totale de ce mystère. En attendant, chacun guidé par l’Esprit de Dieu devra jouer son rôle afin de participer à pour l’évolution harmonieuse de la création


Je vous propose  aujourd'hui cette prière d'intercession:


Seigneur, ce fut un moment particulièrement privilégié que de participer à ce culte. Tu as pris place dans notre cœur et tu nous as tendu une main paternelle.  Tu as enveloppé chacun de nous d’une tendresse de mère ; Tu nous a redis ton amour et  confirmé ton pardon.

Nous espérons maintenant que ce moment de culte nous aura confortés dans ton amour et qu’il nous aura  renforcés dans le désir de faire route avec toi.

Maintenant tu nous accompagnes vers le monde où tu nous envoies  pour y manifester  ta trace que tant de gens n’ont pas encore repérée. Nous allons ainsi vers les hommes et les femmes que nous rencontrons chargés par toi de paroles d’amour, de gestes d’amitié, et  de projets pour leur mieux être.

Inspire maintenant notre prière afin que nous partagions avec toi les détresses des autres. Rends-nous attentifs aux difficultés qu’ils rencontrent  pour que nous puissions les porter  avec eux. Permets que désormais   tous ceux que nous allons rencontrer se trouvent mieux de notre présence.

Pourtant, nous nous sentons bien impuissants en face des grandes souffrances que connaissent les peuples en colère, menacés de mort par leurs tyrans. Nous ressentons aussi notre impuissance quand  nous découvrons que ceux qui portent ces révoltes risquent de menacer  plus tard la liberté des minorités  religieuses ou ethniques  ballottées entre exil et  soumission.

Ne nous laisse pas dans l’indifférence face aux peuples d’Europe dont le niveau de vie est menacé et qui redoutent l’avenir pour eux et leurs enfants. Nous supportons mal l’arrogance de ceux qui dominent les peuples quand ils  ignorent ce qu’est la faim que procure le manque de nourriture et la soif de ceux qui aspirent à la liberté.

Les misères dont ce monde est victime sont légions, elles en cachent la beauté et nous font douter de toi, car bien que tu nous mobilises pour le mieux-être des autres, nous trouvons que ton Esprit a encore beaucoup de mal à traverser nos cœurs qui s’endurcissent face à la rigueur des temps.

Les divisions entre les Eglises et les discordances dans l’interprétation des paroles que l’on te prête, nous troublent au point que nous ne savons plus où est la vérité.

Pourtant c’est en suivant le chemin de la fraternité, du pardon et de l’amour que nous trouverons la trace de tes pas et l’empreinte de ta présence  dans le monde.

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