vendredi 26 juin 2020

Matthieu 10/37-42 Qui est Dieu ? dimanche 28 juin 20




Matthieu 10/37-42

La Parole de Dieu


En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres :
    « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
    celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
    Qui a trouvé sa vie  la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la gardera.
    Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille celui qui m’a envoyé.
    Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
    Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »



Sermon



Celui qui entend ces propos de Jésus pour la première fois  risque de trouver  fortement  déstabilisé.

Jésus parle de notre relation  avec lui et aux autres d’une manière bien étrange. 

Quelle image de Dieu se profile-telle derrière de tels propos ?

C’est  à partir de cette question que je vous propose de nous interroger sur notre propre relation avec Dieu en fonction de ce que nous savons de Jésus.



Habituellement nous voyons Dieu comme le « Tout puissant », de qui procèdent toutes les réalités.

Il nous apparait parfois comme un être lointain qui cache sa majesté derrière les merveilles de la nature telle une nuit étoilée en plein été ou le spectacle fantastique d’une aurore boréale ou d’une tempête  qui secoue les vagues spectaculaires.

L’approche du monde des insectes d’autre part nous laisse pantois. Nous ne nous lassons pas d’admirer comment la chenille s’emprisonne dans une chrysalide pour devenir ce papillon qui nous émerveille.



Nous pensons que toutes ces choses étranges  ont Dieu pour auteur et ont été engeancées par des calculs tels qu’aucun ordinateur n’aurait pu les réaliser. «  O ! Dieu que ton nom est grand sur toute la terre ! » Pensons- nous  dans notre fort intérieur en paraphrasant le psaume 8 »



Quand nous songeons à l’humanité et aux prodiges d’intelligence qui sont les siens, nous nous extasions devant les possibilités créatrices de Dieu et nous admirons les capacités prodigieuses qu’il a dissimulées dans le cerveau humain  : «  Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui et le fils de l’homme pour que tu  prennes garde à lui » continuons-nous dans notre paraphrase des Ecritures.

 Avec Job nous nous émerveillons et nous nous humilions devant tant de grandeur et nous pensons que seul celui qui croit en Dieu peut  trouver du sens et de la cohérence dans tout cela.  Mais ce Dieu si grand et si merveilleux  reste  inaccessible à notre pensée. Comment le rejoindre  et devenir son ami ?



Depuis toujours on a aussi  considéré que ce grand Dieu pouvait être redoutable et qu’il devenait exigent quand il  se rapprochait de nous.  Comment pourrait-il rester sans réaction devant  le mésusage que nous faisons des capacités qu’il a dissimulées en nous ?



Etant lui-même parfait il ne devrait pas supporter notre imperfection qui mettrait en cause sa  perfection.

Il serait donc enclin à nous punir  à cause de  notre lenteur à pouvoir  analyser nos comportements et à chercher à  nous améliorer.

Il voudrait que nous nous repentions sans restriction des fautes commises, même si nous n’en avons pas conscience. Nous pensons  ainsi à chaque moment encourir son courroux qui  pourrait  nous amener  au jugement et à  la mort.



Bien que fragiles et conscients de nos faiblesses, nous cherchons cependant à gagner le droit d’exister devant Dieu.

La société religieuse du temps de Jésus était judicieusement organisée pour permettre aux hommes de retrouver dans cet univers  un chemin acceptable qui les ramènerait à Dieu.

Tout  y était réglé pour que  les humains s’accordent harmonieusement avec leur Dieu.

Grâce au ministère  des prêtres qui pratiquaient les sacrifices pour  réconcilier les hommes avec Dieu et grâce  aux célébrations rituelles  des fêtes qui qui s’égrenaient au cours des années  pour rester en harmonie avec toute la création, les choses pouvaient entrer dans l’ordre.



Malgré ce système  savamment policé,  mais terriblement contraignant Jésus s’est proposé de construire une autre société, plus acceptable  sans être vraiment différente de la précédente.

En supprimant  le rite des sacrifices  du temple, en oubliant une partie des exigences de la Loi, il a instauré une manière moins contraignante pour conserver l’harmonie avec  Dieu.

Mais   cela changeait-il les choses en profondeur ?

En fait c’est notre relation par rapport à Dieu que Jésus  se proposait de changer  radicalement et c’est le visage de Dieu lui-même qui en devenait  différent.



Jésus présentait Dieu sous un autre  jour que celui ce que nous avons l’habitude d’imaginer. 

C’est d’abord de nos peurs face à la vie que Jésus se chargeait de nous libérer.

Il  présentait dieu comme un Père et un libérateur.

C’est pourquoi Jésus s’acharnait à combattre contre toutes les craintes qui nous pourrissent la vie pour installer l’espérance tout au fond de notre âme.

C’est ainsi que l’esprit de Dieu pouvait prendre place en nous afin de nous donner assez d’énergie pour faire face à la vie. 



Tout cela n’était cependant  pas vraiment nouveau, Car c’était déjà contenu dans les Ecritures dont les prophètes  avaient rendu témoignage au cours des siècles.

Ce qui était nouveau, c’était les priorités que Jésus mettait dans nos rapports avec Dieu.

A la place de la soumission, c’était l’amour qu’il mettait en premier, comme  élément nécessaire dans la relation de vie entre Dieu et les hommes et entre les hommes entre eux.



C’est ainsi qu’à titre prophétique, un jour dans le parvis du temple il a  chassé les animaux destinés  aux sacrifices qui  dénaturaient  les vrais enjeux qui se jouaient dans le sanctuaire. 

Il donnait priorité absolue à la vie en commençant par celle des animaux.

Jésus insistait sur la notion d’amour, comme on vient de le dire,  pour  être perçu comme l’élément essentiel des attributs de Dieu.

Sa justice et  sa toute-puissance passaient après. C’est ainsi, pour qu’une femme coupable d’un péché passible de mort puisse vivre quand même,  il l’a accueillie de telle façon que ses adversaires qui voulaient la punir  en  ont oublié leurs instincts meurtriers en se sentant eux même impliqués par leur  propre attitude.



Si donc Dieu est pourvoyeur de vie, il ne  peut être associé à ce qui  pourrait mener à la mort, pas même à ce qui pourrait être perçu comme un juste jugement.  Nul alors ne pourra trouver en Dieu la justification à la haine qu’il éprouve pour les autres ni se justifier des violences  qu’il exerce contre ses semblables.

Il ne pourra  pas non plus contraindre Dieu à endosser la responsabilité des maladies, ni des catastrophes.  Si les hommes veulent en savoir plus sur l’origine des dangers qui les menacent, qu’ils laissent le saint Esprit visiter leur merveilleuse intelligence, peut-être alors verront-ils le monde autrement et du coup, ils verront Dieu autrement.



Ainsi, sous l’impulsion de Jésus, Dieu nous apparait-il  autrement  que de  la manière dont on le conçoit habituellement.

De ce constat va naître un énorme malentendu, car cette manière de voir les choses ne va pas plaire à tout le monde.

Ceux qui  se trouvent dans des positions privilégiées et qui pensent que Dieu les conforte dans leur  situation sont dans l’erreur.

C’est ainsi que Jésus écartera de  lui un jeune homme plein de bonne volonté qui n’avait pas compris que ses richesses n’étaient pas un don que Dieu lui avait réservé et que s’il voulait rester en accord avec lui, il devait se faire justice à lui-même  et partager ses richesses avec plus défavorisés que lui.



Quand on s’attaque aux privilégiés et que l’on pense que Dieu ne trouve pas sa place dans leur camp, on s’attire forcément des inimitiés.

Plus ils seront puissants, plus ils feront du mal à ceux qui  les contestent.

Tel fut le sort de Jésus et lucidement Jésus a laissé entendre que ce serait aussi le sort de ceux qui partageront ses idées sur Dieu.

S’élèveront alors des dissensions et la paix espérée prendra des formes de guerre. 



Dans une telle perspective et malgré les divisions qu’il suscite dans les rangs de ses adversaires, mais aussi dans les rangs de ses amis, voire même de sa future Eglise, Jésus entrevoyait déjà ce moment où sa conception  de Dieu serait de plus en plus partagée par les humains, où les croyants, malgré les obstacles susciteraient des adhésions à des projets de partage et où le monde, gagné à la sagesse de Jésus se transformerait. Tel est le Royaume dont il parlait, telle est l’espérance dont il accompagnait ses propos, telle est la perspective d’avenir dans laquelle il nous engage à entrer.











C’est ainsi qu’à titre prophétique, un jour dans le parvis du temple il a  chassé les animaux destinés  aux sacrifices qui  dénaturaient  les vrais enjeux qui se jouaient dans le sanctuaire.  Il donnait priorité absolue à la vie en commençant par celle des animaux. Jésus insistait sur la notion d’amour, comme on vient de le dire,  pour  être perçu comme l’élément essentiel des attributs de Dieu. Sa justice et  sa toute-puissance passaient après. C’est ainsi, pour qu’une femme coupable d’un péché passible de mort puisse vivre quand même,  qu’il l’a accueillie de telle façon que ses adversaires qui voulaient la punir  en  ont oublié leurs instincts meurtriers en se sentant eux même impliqués par leur  propre attitude.



Si donc Dieu est pourvoyeur de vie, il ne  peut être associé à ce qui  pourrait mener à la mort, pas même à ce qui pourrait être perçu comme un juste jugement.  Nul alors ne pourra trouver en Dieu la justification à la haine qu’il éprouve pour les autres ni se justifier des violences  qu’il exerce contre ses semblables. Il ne pourra  pas non plus contraindre Dieu à endosser la responsabilité des maladies, ni des catastrophes.  Si les hommes veulent en savoir plus sur l’origine des dangers qui les menacent, qu’ils laissent le saint Esprit visiter leur merveilleuse intelligence, peut-être alors verront-ils le monde autrement et du coup, ils verront Dieu autrement.



Ainsi, sous l’impulsion de Jésus, Dieu nous apparait-il  autrement  que de  la manière dont on le conçoit habituellement. De ce constat va naître un énorme malentendu, car cette manière de voir les choses ne va pas plaire à tout le monde. Ceux qui  se trouvent dans des positions privilégiées et qui pensent que Dieu les conforte dans leur  situation sont dans l’erreur. C’est ainsi que Jésus écartera de  lui un jeune homme plein de bonne volonté qui n’avait pas compris que ses richesses n’étaient pas un don que Dieu lui avait réservé et que s’il voulait rester en accord avec lui, il devait se faire justice à lui-même  et partager ses richesses avec plus défavorisés que lui.



Quand on s’attaque aux privilégiés et que l’on dit que Dieu ne trouve pas sa place dans leur camp, on s’attire forcément des inimitiés. Plus ils seront puissants, plus ils feront du mal à ceux qui  les contestent. Tel fut le sort de Jésus et lucidement Jésus a laissé entendre que ce sera aussi le sort de ceux qui partageront ses idées sur Dieu. S’élèveront alors des dissensions et la paix espérée prendra des formes de guerre.  Il n’y aura plus de place dans le monde pour ceux qui préconisent une autre manière de voir Dieu que celle qui consiste à diviser le monde en mettant d’un côté les bien méritants, les bien nés, les bien convertis et en mettant de l’autre ceux qui ne sont pas de cette catégorie.



Dans une telle perspective et malgré les divisions qu’il suscite dans les rangs de ses adversaires, mais aussi dans les rangs de ses amis, voire même de sa future Eglise, Jésus entrevoyait déjà ce moment où sa conception  de Dieu serait de plus en plus partagée par les humains, où les croyants, malgré les obstacles susciteraient des adhésions à des projets de partage et où le monde, gagné à la sagesse de Jésus se transformerait. Tel est le Royaume dont il parlait, telle est l’espérance dont il accompagnait ses propos, telle est la perspective d’avenir dans laquelle il nous engage à entrer.

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