vendredi 2 juin 2023

 Matthieu 13/24-30:  23 juillet 2023

24 Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ.

25 Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla.

26 Lorsque l'herbe eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi.

27 Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie?

28 Il leur répondit: C'est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l'arracher?

29 Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé.

30 Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.

23 juillet 2023

Parfois, le ton de l’Évangile nous entraine dans un univers qui nous parait différent du nôtre. Le ton de la parabole qui côtoie l'univers des comtes pour enfant nous désoriente parfois et nous fait perdre de vue la réalité où nous sommes. Pourtant, même si l'univers de celui qui sème à la volée sur son lopin de terre  nous plonge dans un monde qui ne nous semble plus  contemporain, il suffirait pourtant d'un peu d'imagination pour nous retrouver dans une société qui ressemble à la nôtre. En effet ne vous est-il jamais arrivé d'avoir bien organisé un projet et de voir la chose tourner court à cause  d'un impondérable, de quelque chose qui remet  en cause le projet prévue, comme un embouteillage inopportun, une grève non programmée  ou un grain de sable  dans un rouage.

Nous quittons alors l'univers enchanté où nous plonge la Bible pour revenir dans le nôtre et nous nous demandons pourquoi ça coince. Cela se produit si souvent qu'on se demande pourquoi on joue de malchance, qu'est ce qui fausse les cartes? Nous nous retrouvons alors dans le monde de la parabole quand nous découvrons que  des mouvements incontrôlés se produisent et que les choses ne se passent pas selon les plans bien définis à l'avance.

D'une manière générale, nous avons bien souvent l'impression de ne plus être maîtres de la situation où  nous nous trouvons et qu'un autre que nous-mêmes s'est emparé de nos chaussures et nous emmène par  des voies impossibles là où nous ne souhaitons pas aller si bien  qu'un inconnu de nous semble avoir pris la maîtrise de notre vie. C'est ici que Jésus nous rejoint et nous demande de faire un effort pour analyser la parabole qu'il nous donne car il nous dit que nous ne sommes pas maîtres de la situation où nous nous trouvons, en dépit de ce que nous croyons. Pourtant,  il nous met en garde  de ne pas livrer un combat frontal contre un ennemi inconnu car nous ne sommes pas tout puissants dans un monde où les hommes pensent le contraire. 

Le principal élément dont dispose l'adversaire qui s'oppose à nous, c'est la tromperie qui consiste à nous faire perdre la confiance que nous avons en nous. Si Dieu n'est pas le remède à nos problèmes puisqu'il nous demande d'attendre que la moissons se passe pour que l'on puisse agir contre l'adversaire du moment,  Dieu, quant à lui est capable d' éveiller en nous la confiance. La confiance est l'élément par lequel  Dieu peut   maintenir en éveil  notre vigilance. Il nous permet  par elle de garder notre confiance en alerte pour trouver le meilleur chemin à suivre quand les difficultés s'accumulent contre nous.

Pourtant, l'opinion  générale tente de développer en nous l'idée  selon laquelle, plus  le monde qui vient s'offre à nous, plus la science et la technique maîtrisent les éléments qui nous sont hostiles et nourrissent notre esprit de  l'illusion selon laquelle ce qui est impossible à l'homme aujourd'hui,  sera possible  demain. L'opinion générale s'opposent ainsi aux  éléments que nous venons  de développer,  De tels arguments s'appuient sur l'esprit de puissance et de domination qui habitent l'homme et ne tiennent pas compte des éléments  les plus faibles qui cohabitent avec nous sur la planète  dans des situations où l'avenir s'annonce précaire.  Ils seront rapidement éliminés  au moindre vent contraire pour ne pas  pouvoir été intégrés dans le camp des puissants. Le but de chacun est alors d'intégrer  ce camp.

Mais ce monde merveilleux que nous voulons construire partout  où  cela  est  possible est mis en cause par des rivalités qui s'opposent les unes aux autres et par des défis que les uns jettent à la face des autres avec menace de les détruire si on ne les retient pas. C'est l'image pitoyable que nos donne ce monde où nous sommes aujourd'hui et qui nous promet malgré tout un avenir heureux. 

Jadis les hommes craignaient les dieux qui se cachaient dans la nature. Les divinités, apparemment les plus puissantes servaient de refuge séducteur aux puissants princes du monde qui se disaient adoptés par elles. Mais bousculant les divinités du passé, leurs successeurs se sont élevés eux-mêmes au rang du divin, narguant les dieux du passé en prenant leur place  et en imposant aux hommes  qu'ils dominaient et opprimaient leurs puissances nouvellement acquise. Ils ont défié le monde d'alors en le soumettant. Ainsi,  les siècles ont passés  mais les défis sont restés.

Pourtant, l'avenir n'est pas définitivement compromis par les rivalités  de  ceux qui  s’octroient encore aujourd'hui, la possibilité de soumettre le monde par les techniques   ou la maitrise  des armes.  Jésus nous a révélé  qu'un autre  destin pour le monde  était possible si on  donnait foi  aux secrets du Dieu qui l'animait et au service duquel il a consacré sa vie.  Il nous a ouvert  les secrets du destin du monde si on voulait bien croire  à une autre vision de la société que celle du conquérant. Il s'agit pour lui de croire en l'idée que le monde pourrait sortir de l'impasse où il se trouve et que nous avons décrite s'il changeait sa manière de voir les choses. Le monde s'ouvrirait alors à une autre perspective porteuse d'avenir.

Ce n'est ni sur la force, ni sur la puissance que reposerait le destin du monde, mais sur la valeur que l'on accorderait à ce qui n'en a pas. Certes les empires se sont effondrés par la force des armes, mais ils ont laissé la place à des empires encore plus puissants construits sur la puissance d'une ou plusieurs  idées dominantes qui se sont imposées à leur tour par la force. Ces idées dominantes sont devenues force à leur tour et  sont devenues plus redoutables que les armes  qu'elles avaient  vaincues. Elles les ont mises à leur service, si bien que les idées sont devenues forces à leur tour et se son imposées par les armes qu'elles venaient de dominer. La société d'alors est tombée de mal en pis

Le Dieu de Jésus Christ a proposé que l'on se sépare de l'idée de domination par les armes ou par les idées mais qu'on s'appuie sur un principe: celui de l'amour que l'on devait consacrer aux autres au lieu de songer à les dominer. Cette idée a paru tellement insupportables aux hommes en place  qu'ils ont tué celui qui l'a portée. Il n'en est pourtant pas mort, puisque c'est à cause de ce principe qu'on l'a confondu avec le Dieu dont il se disait le fils et qu' il a été divinisé  et  cette idée s'est répandue dans  le monde. Ce processus est en cours et aboutira si les hommes lui donnent du crédit. C'est ainsi que Dieu se propose de changer le monde.

Que nous faut-il faire désormais? 

Jésus nous rappelle alors  les responsabilité que nous devrions prendre  si on décidait de le suivre pour changer ce monde qui reste toujours avide de puissance et qui est toujours habité par le désir de domination de l'autre. Le Dieu qui animait Jésus Christ, fait  appel à notre intelligence et à notre esprit d'observation. En effet, cette idée risquerait  de devenir intolérante comme l'ont été celles qui l'on précédées et c'est la force, habillement dissimulée qui pourrait l'imposer. Les hommes se contraindraient les uns les autres à s'aimer sans vraiment le vouloir  Il faudrait donc  s'y prendre autrement! Puisque tout ce qui a été essayé depuis des millénaires n'a pas marché et que le monde n'en est toujours pas plus heureux, essayons de faire confiance à ce Dieu qui a renoncé à tout pouvoir sur le monde  et qui propose  d'adopter une attitude  qui par principe  s'oppose à tout pouvoir  basé sur la violence. Puisque la force et la violence ne mènent à rien,  essayons autre chose: la  douceur et l'altruisme. 

En les pratiquant on abandonnera forcément le désir de dominer et de prendre le pouvoir sur l'autre. Mais qui alors nous guidera? Dieu nous laisse entendre que ce n'est pas si simple, car l'adversaire dénoncé tout à l'heure veille et attend le moment propice pour instiller son poison. Personne parmi nous n'a le pouvoir de le provoquer et de le détruire. Si quelqu'un pouvait le faire,  son pouvoir deviendrait une force, et tout serait à recommencer. Il nous appartient donc de préparer le terrain pour que Dieu lui même prenne les choses en main. Comment? Nul ne le sait, mais lui le sait. C'est lui qui agira au temps opportun pour que son royaume devienne réalité. Mais pour que Dieu prenne la main, il faut qu'il trouve sur terre un peuple bien disposé et ouvert à ce qu'il propose.  C'est alors que se pose la question, tant de fois répétée: Avez-vous la foi car c'est par elle que le monde changera? Dieu ne pourra s'imposer au monde si on n'a pas la foi en lui et la foi en lui s'appuie sur l'amour que l'on doit au prochain: celui qu'on ne connait pas, celui qui habite ailleurs, celui qui ne croit pas comme nous et qui a droit au titre d'étranger. Tout alors reste à inventer sans trahir Dieu en lui donnant une puissance dont il ne veut pas endosser la responsabilité

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