


.
Le but de ce blog est de proposer une lecture pertinente, ou impertinente des textes proposés par la liste de lectures de l'Eglise Protestante Unie de France (EPUdF) pour les méditer au culte du Dimanche. Nous proposerons de publier les sermons avec un décalage d'une semaine ou même deux, pour qu'ils puissent être travaillés par les lecteurs qui désirent s'en servir pour le culte du dimanche.





interpréter le sens théologique que tout cela doit prendre. (1) l’Église, symbolisée par Marie se divisera à ce sujet et laissera les petits en dehors de ses soucis. Il est vrai que l’Église, bien qu'elle sache que le message d'amour qu'elle a reçu soit pour les petits pactise trop souvent avec les grands. Elle sait que Dieu se plaît dans l'humilité, mais elle préfère se montrer sur la scène publique. Elle sait que Dieu lui a donné vocation de servir, mais elle aime tout régenter. Dans cette Église dont je parle ici au singulier, je parle de toutes les églises qui la composent et en particulier la mienne.

pas maintenant, on le comprendra l'an prochain, car chaque année, ça recommence. Chaque année, Noël nous rappelle que Dieu se propose de venir dans notre vie.
Evangile de Luc 1/26-38
ons toujours du mal à admettre qu'il prend en charge l'intérêt de tous les hommes et en particulier de ceux que l'on a l'habitude de considérer comme les petits, les obscures, les sans grade. Pour lui, ce qui a de l'importance n'est pas forcément visible, car c'est caché au coeur de la vie du monde. Si les hommes ont fait de Marie, car il faut bien revenir à elle, ce que la tradition nous a rapporté, c'est que là encore les hommes ont refusé les contraintes de l'incarnation. Ils ont fait de la mère de Jésus la reine du ciel qui rassure par ses apparitions régulières. Les hommes la placent dans les lieux célestes aux côté de Dieu, mais Dieu n'y est pas ! Le ciel où Dieu réside est au coeur de l'humanité. Tant que nous refuserons cette présence de Dieu au milieu de nous, nous continuerons à mettre Marie dans le ciel et à croire que Dieu intervient par des prodiges pour rassurer le monde. Il n'en est rien. C'est du coeur des hommes où il a fait sa résidence que Dieu sollicite leur collaboration pour construire un monde nouveau et fraternel qu'il se plaît à appeler son Royaume.
le big bang
e qu'il fait. Cependant il faut que nous passions par cette illusion d'échec afin de mieux saisir le mystère de l'action créatrice de Dieu en nous. Il faut que nous revenions en arrière, pour comprendre comment nous avons été créés par Dieu. Quiconque ne fait pas ce retour sur lui-même ne peut pas avoir vraiment le sentiment d'avoir été créé. Jean Baptiste n'était pas un inconnu. Il avait revêtu le vêtement traditionnel des prophètes tel que le portait Elie: tunique en peau de chameau et ceinture de cuir. Il se plaçait ainsi volontairement dans la lignée des grands visionnaires dont il répétait le message pour appeler ses auditeurs et ses auditrices à la repentance. Cette repentance n'était pas une simple confession de leurs fautes, mais c'était aussi une descente en eux-mêmes pour découvrir les manques et les vides de leurs vies. Ceux qui faisaient la démarche étaient plongés dans l'eau, non seulement pour y être purifiés, mais pour manifester leur désir de renoncer à leur vieil homme et accueillir l'homme nouveau que le messie allait faire d'eux. Le Messie allait leur découvrir le mystère de leurs origines et de leur propre création. Il les baptiserait de feu, c'est à dire de la puissance de Dieu. Dieu parachèverait ainsi sa création en eux, c'est pourquoi ils étaient dans une attente joyeuse et fébrile de ce qui allait arriver.
Mais d'où lui est venu cette idée de baptême? A vrai dire on ne sait pas vraiment. Certes, la tradition juive voulait qu'on se purifie dans des bains rituels, mais il s'agissait de bains purificateurs et non de repentance. Pas très loin du Jourdain, la fameuse communauté de Qumran pratiquait elle aussi, force de bains rituels, mais ces ablutions ne ressemblaient pas à la pratique de Jean. Cette pratique se répandit, puisqu'après avoir été lui-même baptisé, Jésus se mit lui aussi à baptiser ses adeptes. A partir de là, le baptême deviendra une pratique tellement importante qu'il sera considéré comme le signe nécessaire de l'appartenance au Christianisme.
Le premier élément du baptême Chrétien, celui de la repentance, de la mort à soi-même a été bien évidemment emprunté à jean baptiste. le deuxième élément, celui de la résurrection nous sera apporté bien évidemment par Jésus, et il nous révélera que c'est dans cet acte du baptême que Dieu achève en nous sa création.
Mais c'est le personnage de Jean qui nous intéresse, il nous montre dans cette pratique du baptême que ce qu'il y a de fondamental dans le message des prophètes, c'est à dire dans tout l'Ancien Testament, c'est cette descente en soi-même. Nous l'avons hélas interprété comme une action culpabilisante de reconnaissance de nos fautes. Cette reprise en main par Dieu de notre vie intérieure devient si importante de Jean Baptiste qu'elle va jusqu'à prendre la place des sacrifices et de tout le rituel lié au Temple. Jean était prêtre lui-même, et il a renoncé à exercer son sacerdoce. Son histoire personnelle et les choix qu'il a faits sont là pour nous dire que le grand bouleversement de la foi qu'il est venu initier rend caduques toutes les prescriptions rituelles qui se pratiquaient dans le sanctuaire.
En effet, Jean est né comme beaucoup de grands témoins de la Bible d'une manière miraculeuse. Ses parents devenus vieux n'avaient pas d'enfant. L'ange intervint auprès de son père, le prêtre Zacharie au cours d'un office, pour lui annoncer la naissance qu'il n'espère plus. Saisi par l'émotion, Zacharie perdit la parole et devint incapable de poursuivre son office de prêtre. L'enfant qui naîtra et qu'on appellera Jean était destiné à devenir prêtre à son tour, mais il n'entrera pas dans le sacerdoce et devint prophète, comme si le ministère de prêtre était désormais périmé. Jean mit un terme à tout le rituel du culte juif pour lui donner une nouvelle dimensi
on . Le croyant découvre alors qu'il lui est désormais permis d'entrer dans une intimité personnelle avec Dieu sans le secours d'aucun ministère et d'aucun culte.
A peine baptisé, Jésus va inaugurer un ministère qui reprendra celui de Jean qui ne tardera pas à être arrêté et à mourir de la main du bourreau. A la mort de jean, la plupart de ses disciples suivront Jésus. L'image que nous garderons désormais de Jean Baptiste sera celle du serviteur fidèle qui a tout compris mais qui ne se reconnaît pas digne, cependant de délier la courroie des sandales du Messie bien qu'il appartienne à la même famille que lui selon la tradition de l'Evangile de Luc.
Le portrait de Jean Baptiste ainsi tracé nous invite à explorer notre vie secrète afin de nous rendre disponibles pour poursuivre notre existence sur le chemin où Jésus souffle pour nous son esprit créateur. Cet esprit était déjà à l'origine des temps et il nous projette maintenant dans le Royaume de Dieu

