Esaïe 60 : 1-11 Dieu construit un avenir heureux avec nous dimanche 8 janvier 2017
1 Lève-toi, brille : ta lumière arrive, la gloire du SEIGNEUR se lève
sur toi.
2 Certes, les ténèbres couvrent la terre et une obscurité épaisse recouvre
les peuples ; mais sur toi le SEIGNEUR se lève, sur toi sa gloire
apparaît.
Jérusalem attire tous les peuples du monde
4 Lève les yeux et regarde tout autour : tous, ils se rassemblent, ils
viennent vers toi ; tes fils arrivent de loin, tes filles sont portées sur
la hanche.
5 Lorsque tu le verras, tu seras radieuse, ton cœur bondira, il sera au
large, quand l'abondance de la mer se tournera vers toi, quand les ressources
des nations viendront vers toi.
6 Tu seras couverte d'une foule de chameaux, de dromadaires de Madiân et
d'Epha ; ils viendront tous de Saba ; ils porteront de l'or et de
l'encens et annonceront, comme une bonne nouvelle, les louanges du SEIGNEUR.
7Les troupeaux de Qédar se rassembleront tous chez toi ; les béliers de
Nebayoth seront pour ton office ; ils seront offerts en holocauste sur mon
autel et seront agréés, et je ferai resplendir la maison de ma splendeur.
8 Qui sont ceux-là qui volent comme un nuage, comme des colombes vers les
fenêtres de leur colombier ?
9 Car les îles mettent leur espérance en moi, et les bateaux de Tarsis sont
en tête, pour ramener de loin tes fils, avec leur argent et leur or, à cause du
nom du SEIGNEUR, ton Dieu, du Saint d'Israël, qui te donne de la splendeur.
10 Des étrangers rebâtiront tes murailles, leurs rois te serviront ;
car si, dans mon irritation, je t'ai frappée, dans ma faveur j'ai compassion de
toi.
11 Tes portes seront constamment ouvertes, elles ne seront fermées ni le
jour ni la nuit, afin de laisser entrer chez toiles ressources des nations,
leurs rois avec leur suite.
Il est permis d’espérer que le monde évoluera vers des jours meilleurs, les lendemains qui
chantent sont inscrits dans l’avenir qui attend nos sociétés. Il nous
appartient de le vouloir et de le réaliser. Dieu s’engage à nous
accompagner sur cette voie.
Il n’est donc pas dit
qu’une mauvaise nouvelle devrait être suivie par une autre mauvaise nouvelle ni
qu’une guerre ferait suite à une autre guerre. Il n’est
pas écrit non plus que la peste sera suivie du choléra. Arrêtons d’imaginer que
le monde est géré par une fatalité qui voudrait que chaque jour nous réserve de
nouveaux déboires et que les temps de bonheur ne sont que passagers et
aléatoires. Il y a des bonnes nouvelles
annonçant prospérité et jours de liesse, la Bible en est pleine et le prophète
Esaïe nous en réserve toute une collection.
Elles ne sont pas adressées à d’autres qu’à nous-mêmes, elles ne
concernent pas les temps futurs. Elles nous sont destinées et elles éclairent
notre temps.
Avec le prophète Esaïe, nous avons quelqu’un qui se lève pour nous dire que
l’histoire ne s’écrit pas seulement avec une plume trempée dans l’encre de
l’amertume et de la culpabilité. Nous ne sommes pas enfermés à toujours dans un
cycle de violences et de malentendus qui réserverait le succès et la fortune à
quelques privilégiés et qui donnerait aux masses laborieuses l’amertume des
fausses espérances.
Celui qui annonce un avenir heureux, est donc Esaïe. Ses
prophéties ont été retenues, bien
longtemps après lui comme annonciatrices de la venue du Christ. On a lu à
travers elles la volonté de Dieu de sauver tous les hommes ce qui en a fait le prophète de l’espérance. Les quarante
premiers chapitres du livre qui lui est
attribué nous le montre en présence de 4 souverains successifs auxquels il
apprendra à lire les promesses de Dieu malgré les événements
tragiques de leur règne et ils s’en sont plutôt bien portés.
Ce n’est pas que la vie fut
moins dramatique de son temps, mais il savait dire comment faire évoluer l’histoire en
s’appuyant sur Dieu. Dieu ne
transformait pas les situations tragiques d’une manière miraculeuse, mais
c’était le souverain qui était
transformé par sa confiance en Dieu. Il était de ce fait amené à faire les bons choix. Ce fut le
roi Ézéchias, qui fut un grand roi qui a sans doute le mieux retenu son
enseignement.
Plus tard, deux ou trois générations après, la Bible nous rapporte qu’un prophète du même nom qu' Esaïe interviendra de la même façon au milieu du
peuple vaincu jeté sur les routes de l’exil et de la déportation par le roi de
Babylone qui décida de la destruction de
Jérusalem. Ses écrits sont conservés dans le même livre d’Ésaïe et y sont consignés au chapitre 40 et suivants. Il fera à son tour la même lecture des événements pour préserver
la confiance de son peuple abattu et lui
donner le courage de préparer des jours meilleurs.
Plus tard encore quand la fin de la déportation devint une
réalité, c‘est encore la même voix qui fera entendre les mêmes paroles
d’espérance et qui transformera en énergie la consternation des déportés
contemplant le champ de ruines qu’ils
étaient venus relever.
C’est dans ce contexte que nous venons de décrire que la prophétie que nous avons lue tout à
l’heure a pris forme. Non seulement le découragement avait saisi les exilés à leur retour, mais les
querelles internes avaient rendu les
choses encore plus difficiles. Il a fallu la foi, le génie et la confiance du
prophète pour mobiliser ce peuple qui se
croyait trompé par ceux qui les avaient entraînés sur les routes du retour.
Ceux qui portaient la responsabilité de cette aventure étaient
connus de tous. Deux d’entre eux ont
donné leur nom à deux livres de la Bible,
Esdras et Néhémie. Les prophètes Aggée
et Zacharie racontent aussi cette aventure, mais c’est encore sous la plume d ’Esaïe
que nous trouvons les plus fortes paroles
d’espérance. Ce prophète, à la voix forte et puissante, est resté anonyme et
ses écrits nous sont parvenus dans les derniers chapitres du prophète Esaïe
avec une force telle qu’elle nous inspire encore aujourd’hui. Il nous donne envie de prendre en main notre destin pour ne pas subir les évènements qui nous
démobilisent.
Par la voix du prophète, la caravane qui les avait ramenés avec
leurs maigres bagages s’est transformée en une opulente cohorte
prometteuse d’abondance et de prospérité pour ce temps nouveau qui commençait.
Le prophète les aurait-il manipulés ? Les aurait-il poussés à lâcher la proie pour
l’ombre ? Non. Il n’y avait pas de
tromperie dans ce discours. Le prophète leur apprenait à lire dans les
événements qui se produisaient un avenir
que chacun pouvait imaginer en fonction de l’énergie qu’il se proposait
de déployer. C’est Dieu qui venait stimuler l’énergie
dans leurs membres fatigués et cette énergie était d’autant plus
efficace que l’espérance avait pris le relais de la déception.
Le prophète témoignait simplement de la foi inébranlable qu'il avait en ce Dieu qui malgré son découragement invitait ce peuple à
écrire une nouvelle page de son histoire. Il ne promettait aucun miracle, car
le miracle était en eux-mêmes. Il était
dans la capacité que Dieu leur donnait de croire en eux-mêmes. Cette promesse
que nous entendons aujourd’hui, adressés à des gens désorientés par les
événements qu’ils vivaient il y a deux mille cinq cents ans, est valable pour
nous aussi. Notre histoire n’est pas la même, les événements que nous
traversons sont différents, mais la capacité que nous avons de croire en nous-mêmes
est intacte. C’est Dieu qui nous l’inspire parce qu’il nous a créés ainsi, capables de
voir notre avenir s’inscrire dans une autre réalité que celle qui paraît
évidente aux yeux de ceux qui ne croient pas.
Sans doute le lecteur à l’esprit critique s’attachera à ce qu’il y
a d’irréaliste dans ce passage. Jamais Israël n’a connu la prospérité suggérée
par ce convoi continu de caravanes
apportant dans la ville sainte toutes ces richesses, mais la vérité est
au-delà de l’image qui est suggérée ici.
L’image suggère ici la confiance en l’avenir, elle parle de joie
elle parle d’une réalité qui sera possible si chacun se mobilise au service de
la construction de l’avenir. Le prophète invite chaque membre du peuple à
se lever comme un seul homme pour rejoindre la caravane, car la bénédiction ne
peut venir sur eux sans leur participation. Nous comprenons ici que Dieu ne
donne pas ses faveurs à un peuple inactif qui se contenterait de ne rien faire
et d’attendre en maugréant. Au contraire, les choses ne pourront se faire que
si chacun devient actif sur la route que Dieu lui trace.
Quand, sous l’impulsion de Dieu un peuple se lève et se met en
marche, tout devient possible, l’avenir s’ouvre et l’espérance renait. Certes,
la nuit est encore épaisse et voile la
lumière qui cherche à poindre. En nous parlant de la lumière qui cherche encore sa voie au
travers des ténèbres, le prophète suggère que la création est à nouveau en
train de se faire toutes les fois que des hommes se lèvent, et se mettent en
route sous l’impulsion de leur Dieu.
Pour tous ceux qui espèrent en Dieu, un jour nouveau est toujours
en train de se préparer, et c’est en compagnie de Dieu que cela se produit. Ce
jour nouveau nul ne le connaît encore, car l’avenir n’est pas prédéterminé, il
n’est pas déjà tracé à l’avance. L’avenir se réalise dans un double mouvement.
Le premier consiste à
chercher à écouter Dieu avec confiance car il nous aide à voir la lumière quand
tout est encore opaque autour de nous. Cette lumière se fait d’autant plus brillante que c’est Dieu qui nous
l’envoie et qu’elle éclaire ainsi notre foi.
Le deuxième mouvement
consiste à se mettre à l’œuvre en
usant des outils que la foi met à notre disposition. La foi charge notre regard
de charité pour les autres, d’égalité dans l’adversité et de fraternité pour
tous. La foi ne consiste pas à attendre que les événements se fassent malgré
nous, car les événements attendent que ce soient nous nous agissions pour
qu’ils se fassent.
En fait, les bénédictions promises se réaliseront si nous nous
attachons à prendre Dieu au sérieux, Jésus dans son évangile a redit cela à sa manière
en nous recommandant d’aimer Dieu de tout notre cœur et nos prochains comme
nous-mêmes. Jésus ne citait pas le prophète, il rappelait seulement les
éléments essentiels de la loi de Moïse, et pourtant il faisait aussi écho à ces anciennes prophéties qui promettaient
une ère de bénédiction pour ceux qui
avaient à cœur de manifester leur foi en Dieu en collaborant avec lui.
Toute l’Écriture, de la Loi de Moïse aux Écrits des prophètes, nous rappelle
que l’avenir ne se construira d’une manière heureuse qu’en collaboration étroite avec notre Dieu.
1 commentaire:
Merci pour votre prédication! Si vous me le permettez, je vais m'en inspirer pour celle que je dois faire le 6janvier 2019. Cependant je ne pourrai m'empêcher de rappeler dans celle-ci,que les problèmes auxquels nous devrons faire face sont à l'échelle mondiale.J'userai de la métaphore du Titanic, que la technique imbue de sa toute puissance disait insubmersible, et qui a sombré à son premier voyage.La priorité pour le sauvetage fut accordée aux passagers de 1ère classe!! Est-ce ce que nous voulons? Mais, courage, la fraternité et la solidarité auront à se retrousser les manches plus que jamais je crois!
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