Matthieu 1:18-25 naissance de Jésus - naissance du monde- 18 décembre 2016
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Voici comment arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère,
était fiancée à Joseph ; avant leur union, elle se trouva enceinte par
le fait de l'Esprit saint. 19 Joseph, son mari, qui était juste et qui ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la répudier en secret. 20
Comme il y pensait, l'ange du Seigneur lui apparut en rêve et dit :
Joseph, fils de David, n'aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta
femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient de l'Esprit saint ; 21 elle mettra au monde un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. 22 Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par l'entremise du prophète :
23 La vierge sera enceinte ; elle mettra au monde un fils
et on l'appellera du nom d'Emmanuel,
ce qui se traduit : Dieu avec nous.24 A son réveil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme chez lui. 25 Mais il n'eut pas de relations avec elle jusqu'à ce qu'elle eût mis au monde un fils, qu'il appela du nom de Jésus.
Il est des temps hors du temps. Il est une histoire hors de l’histoire. Il
est une aventure inaccessible. C’est l’histoire de la goutte d’eau qui
pour la première fois se met à vibrer des germes de vie qu'elle contient. Mettez-vous à la place de Dieu et essayez de songer à
l’état d’esprit qui se trouvait être le sien. Cette apparition de la vie
dans l’univers fut sans doute pour lui un instant d’immense émotion,
semblable à celle qu’il éprouva au moment où Jésus vint au monde portant
dans ses gènes tout le mystère de l’incarnation. Des milliards d’années
avant la naissance de Jésus quelque chose s’était produit quelque part dans les eaux, au cœur de la planète qui n’était pas encore la terre et la vie avait surgi.
C’était
une apparence, une chose indéfinissable, une cellule, peut être, qui
pour la première fois se mit à se diviser de l’intérieur et devint
matière vivante. L’événement n’a jamais été raconté et il n’y eut aucun
témoin. On sait seulement que ça a eu lieu. On
sait qu’après le fracas étourdissant que produisit l’onde de choc qui
provoqua la naissance du monde, le Créateur retint son souffle pour que
la vibration qui se propagea ne détruisit pas ce qu’il avait en tête de
voir se réaliser.
C’est ainsi, nous est-il dit, qu’il y eut un soir et qu’il y eut un matin, ce fut le troisième jour, et personne n’était là pour contempler cette merveille, si non Dieu lui-même. Le Créateur qui avait ouvert l’histoire de l’univers par le fracas du big-bang, dont on ne peut pas imaginer la puissance, suspendait son souffle pour contempler une goutte d’eau toute frémissante de la vie qui était en train de se mettre à exister.
Le même miracle
de la vie qui surgit là où cela paraît impossible s’actualise chaque
année à cette même époque quand le monde entier suspend le cours de ses
activités pour évoquer le mystère de Noël. Une fois encore nous nous
redisons les uns aux autres que la réalité fragile qui porte la vie est
habitée par Dieu. Nous revivons encore dans un même émerveillement ce
moment unique où Dieu mêle sa divinité à l’humanité, comme jadis il avait mêlé son souffle créateur à l’apparition de l’ADN qui de proche en proche avait rempli, la terre de toutes les formes que peut prendre la vie.
A force de science et de patience, penchés sur leurs instruments et sur
leurs ordinateurs, les hommes ont retrouvé les traces de l’histoire de
la vie jaillie dans une goutte d’eau. Forts de leurs découvertes, au
lieu de rendre grâce au Créateur, ils ont pris la grosse tête. Ils ont
cru qu’en ayant découvert les secrets de l’origine de la vie, ils
étaient devenus maîtres de la vie. Non seulement ils ont continué à en disposer à leur guise, ils ont continué à la supprimer là où elle les gênait. Ils ont aussi cherché à la soumettre à leur volonté, ils s’en sont pris à son mode de transmission et de reproduction. Ils croient pouvoir encore faire évoluer la vie à leur guise sans se soucier de Dieu. Pourtant ils ont des doutes.
Dieu qui contemple tout cela n’en est pas surpris. Il sait que la goutte d’eau qui
pour la première fois a porté la vie avait en germe cette prétention de
la créature vivante à supplanter son créateur. Le génie humain qui
allait se mettre en ébullition au soir du sixième jour de la création
était déjà conçu par Dieu pour se révolter contre son Dieu afin de
trouver dans l’accomplissement de sa révolte le sens de son destin. En
effet dans l’esprit de Dieu tout cela avait du sens et de la cohérence.
S'il m’ a semblé nécessaire aujourd’hui de retourner si loin dans le passé, c'est qu'il fallait rappeler qu’il n’y a pas dans l’histoire du monde d’événement plus important que l’histoire de cette première goutte d’eau et l’histoire de la naissance de Jésus. L’une fait suite à l’autre à des milliards d’années d’intervalle. Le monde mettait en œuvre ce que Dieu avait décidé. Dans un premier temps il s’agissait de provoquer le jaillissement de la vie dans l’univers et dans un deuxième temps il s’agissait pour Dieu de venir s’installer au cœur de l’humanité. Toutes ces choses compliquées, la Bible nous les redit avec la simplicité naïve que nous trouvons dans les récits de la nativité.
-Tout nous est dit sur le projet de Dieu qui vient habiter l’humanité. C’est le récit de la vierge devenue mère qui nous en rend compte.
- Tout nous est dit sur la fragilité de l’existence et sur les menaces de mort qui planent sur la vie à peine éclose. C’est ce que nous découvrons dans le comportement du roi Hérode qui arme ses soldats pour
tuer un enfant. Il confirme par son geste l’arrogance de ceux, qui
arrivés au faîte du pouvoir le confisquent à leur profit.
- Tout nous est dit des combats que livrent les hommes à Dieu pour lui ravir ses secrets. Nous le repérons en contemplant les savants de Jérusalem qui consultent les Écrits, compulsent la Torah, vérifient les prophéties pour repérer que Dieu a choisi la petite ville de Bethléem pour s’incarner
- Tout nous est dit de la tranquille assurance avec laquelle Dieu contrôle les puissances hostiles et déjoue les comportements du malin. C’est pour cela que les anges entrent en action, que Joseph écoute et obéit et que tout se passe conformément à ce qui avait été dit.
- Tout nous est dit sur l’espérance offerte à tous les hommes. Mages et bergers, tous sont là pour entendre et rapporter tout ce que l’humanité est en droit d’espérer.
Malgré cela, le monde continue à fonctionner comme si cette histoire n’était qu’une fiction, et comme si le
récit de Noël n’était qu’un conte pour enfants. Nous avons du mal à
comprendre que Dieu vient au plus intime de la réalité humaine pour la
transformer en une réalité divine. Nous n’arrivons pas à croire que Dieu
en intervenant dans l’humanité transforme notre destin à tout jamais et
nous avons du mal à croire que l’éternité fait désormais partie
intégrante de notre avenir. Nous avons du mal à admettre que notre
destin n’est pas lié aux promesses d’un progrès humain illimité
mais à la certitude que Dieu habite dès aujourd’hui notre vie. Si nous
ne savons pas ce que signifie ce mystère nous devons cependant réaliser
qu’il est l’aboutissement de la création et que Dieu a prévu que nous
soyons concernés. Tout se tient dans ces deux événements où Dieu crée la
vie et où ensuite, il vient lui-même habiter la vie.
L’enfant
qui naît à Noël n’est que l’enfant d’un jour. Il provoque notre émotion
et nous rend conscients de notre vulnérabilité. Nous comprenons au
contact de son histoire que si les moutons qui l’entourent dans la
bergerie sont inoffensifs, il y a cependant des loups dehors qui tel
Hérode cherchent à se nourrir de la vie des autres. Le monde est un
monde où les pouvoirs s’affrontent, les vaincus disparaissent et les
vainqueurs deviennent plus forts, mais disparaissent à leur tour, vaincus par plus forts qu’eux. C’est la loi du genre. Mais Dieu ne s’y résigne pas.
En effet, si nous
cherchons la vérité il faut la chercher ailleurs que dans les faits
marquants de l’histoire des hommes. En se révélant dans un enfant Dieu
nous apprend que la vérité reste invisible aux yeux des puissants et que
même les savants ne la voient pas. L’enfant a grandi et la vérité sur
Dieu est devenue plus pertinente à mesure qu’il se développait et qu’il enseignait.
Nous découvrons dans ce qu’il a dit que Dieu dépose dans tous les hommes, un ferment d’éternité. Il ne peut se développer que si la sauvegarde de la vie prend le dessus sur toutes les activités humaines. C’est en valorisant la vie de tous ceux avec qui nous sommes en contact que l’éternité pourra jaillir en
nous, par une osmose subtile entre Dieu et nous. L’éternité n’est pas
une valeur abstraite sur laquelle nous pouvons disserter sans fondement.
Elle fait partie de l’espérance et nous ne pouvons y accéder que si nous la recevons de Dieu quand il nous met en relation avec nos semblables. Pour entrer dans l’éternité, il nous faut donc deux partenaires, Dieu et nos frères en humanité.
Comme au lendemain du big-bang, Dieu observe l’humanité et la regarde évoluer. Tout dépend désormais pour chacun de nous de
l’approche qu’il aura de son prochain. S’il l’exploite et cherche à le
dominer, en dépit des apparences son existence sera privée de sens. Il risquera de
passer à côté de l’éternité sans s’en rendre compte. Par contre s’il
trouve de l’intérêt dans sa propre vie en mettant en valeur la vie des
autres, il sautera à pieds joints dans l’éternité sans même le savoir.
Les apparences restent donc trompeuses, les succès illusoires, ce qui
compte pour Dieu, c’est qu’au contact de l’enfant qui est né à Noël nos
vies s’identifient à la sienne au point que l’éternité qu’il s’est
acquise devienne notre éternité.
1 commentaire:
comment concilier la théorie du big- bang avec un Dieu qui s'occuperait personnellement de nous sur une petite planète autour d'une des plus petites étoiles d'une galaxie parmi les milliers que compte l'univers?
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